DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.534

8 nov 1861 Nîmes MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra

Il va entrer en retraite. – Remerciements pour une commission. – Il est heureux de la savoir sous le joug du P. Picard: qu’elle se montre généreuse. – Son départ de Bordeaux. – Qu’elle affranchisse son coeur et reporte davantage vers Dieu sa puissance d’aimer.

Informations générales
  • DR03_534
  • 1691
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.534
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 40, n. 47, p. 366.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DETACHEMENT
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ENERGIE
    1 OUBLI DE SOI
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 BORDEAUX
    3 VALBONNE
  • A Soeur Marie-Marguerite Mac-Namara
  • MAC_NAMARA Marie-Marguerite ra
  • [Nîmes, vers le 8 novembre 1861].
  • 8 nov 1861
  • Nîmes
  • *Soeur M.-Marguerite.*
La lettre

Ma bien chère enfant,

Je vais me mettre en retraite(1), où je prierai bien pour vous; rendez-le- moi. Merci de la commission que vous me faites; je vais écrire à la dame en question et elle se mettra en rapport avec votre Mère générale.

Que je suis heureux de vous savoir sous le joug du P. Picard! Je le crois créé et mis au monde pour vous faire avancer. Prenez donc votre parti et soyez généreuse. Ne vous ai-je pas cité ce passage de l’Imitation qui me frappe tous les jours davantage: « Vous avancerez d’autant plus que vous vous ferez plus violence. »

Si je vous ai dit que votre départ de Bordeaux était une bonne chose, c’est que je pensais surtout à la communauté. Pour le pensionnat, je m’en rapporte à vous. Si pourtant vous l’aviez absorbé, comme on le prétend, peut-être y a-t-il un avantage, même à ce point de vue, que vous n’y fussiez plus. Mais, ma bonne fille, ce n’est pas ce dont je veux vous parler. Je tenais à vous dire que le temps passe et que tous nos accrochements de coeur finiront par nous clouer tellement à la terre que nous ne pourrons plus la quitter. Il faut conquérir notre liberté, et c’est la pratique de la vertu d’espérance qui nous la rendra. Notre bien est au ciel, mon enfant, et non pas en ce monde. Vouloir trop se cramponner à tout ce qui est de cette vie, ne fait que nous donner de la souffrance, des déchirements, plus tard des remords. Affranchissez votre coeur, reportez davantage vers Dieu votre puissance d’aimer. Là sera la paix pour vous.

Adieu, très chère petite. Je vais bien prier, pour que vous mettiez toute votre joie dans votre époux qui est là-haut. Votre père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Elle commença à Valbonne, le 10 novembre.