DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.535

9 nov 1861 Nîmes PICARD François aa

Il part le lendemain pour Valbonne. – Qu’il lui écrive après le conseil de Saint-François de Sales. – L’abbé Barnouin a fourni au préfet les renseignements demandés sur Saint-François de Sales, mais l’a renvoyé à l’évêque, président de l’oeuvre, pour la question de l’approbation. – J. de Mérignargues va à Paris, il serait bon de l’encourager.

Informations générales
  • DR03_535
  • 1692
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.535
  • Orig.ms. ACR, AE 124; D'A., T.D. 25, n. 124, p. 103.
Informations détaillées
  • 1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 PERSIGNY, JEAN DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROULAND, GUSTAVE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 VALBONNE
  • Au Père François Picard
  • PICARD François aa
  • [Nîmes, le 9 novembre 1861].
  • 9 nov 1861
  • Nîmes
  • *Le P. Picard*
La lettre

Cher ami,

Je pars demain pour Valbonne. Si vous n’avez rien de pressant à me dire, réservez votre lettre pour samedi soir ou dimanche matin. Vous aurez assisté au conseil de Saint-François de Sales, vous aurez quelque chose à me dire. Le préfet a écrit à M. Barn[ouin] pour lui témoigner le désir d’approuver Saint-François de Sales. L’abbé Barn[ouin] a répondu en fournissant les renseignements demandés, mais en déclarant que, pour le moment, l’évêque s’était déclaré le président de l’oeuvre et que c’était à lui qu’il fallait s’adresser(1).

Je n’ai rien à vous dire sinon que Jules de Mérignargues(2) va à Paris et qu’il serait bon de l’encourager un peu.

Adieu et tout vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé Barnouin était le directeur de l'Association de Saint-François de Sales à Nîmes. Depuis longtemps, la police surveillait les Conférences de Saint-Vincent de Paul et l'Association de Saint-François de Sales. A la demande du ministre de l'Intérieur, le préfet du Gard avait fait procéder à une enquête sur leurs activités. Le commissariat central de Nîmes collectait les renseignements, et dans ses rapports un nom revient sans cesse, celui de M. d'Alzon. C'est lui qui est responsable de l'esprit ultramontain des Conférences et des tendances hostiles au gouvernement manifestées par certaines d'entre elles, M. d'Alzon "dont le nom est un drapeau", M. d'Alzon "qui professe au dernier point les idées légitimistes et ultramontaines" (*Pages d'Archives*, 2, p. 401).
Le jour où le P. d'Alzon écrit notre lettre, Mgr Plantier a dû recevoir la réponse du ministre Rouland à sa lettre du 30 octobre (v. *Lettre* 1685, n. 1). Cette réponse est datée du 8 novembre et sera rendue publique par le *Moniteur* du 10. Le ministre lui reprochait d'avoir, en plaidant éloquemment la cause d'une société charitable, manqué aux règles des bienséances et de la modération, et il l'invitait à s'abstenir désormais de lui adresser sur les affaires politiques ou religieuses des lettres où il aurait à déplorer encore des insinuations et des violences. Dès le jour de la parution de la lettre au *Moniteur*, Mgr Plantier reprit la plume pour en appeler à l'opinion du *vrai monde catholique*, à l'Histoire de l'Eglise et au tribunal de Dieu "pour m'absoudre des rigueurs que me prodigue Votre Excellence" (Texte de ces deux lettres dans PLANTIER, *Instructions...*, t. IV, pp. 470-473, Nîmes-Paris, 1867).
2. Jules de Mérignargues, élève du collège de Nîmes de 1851 à 1859.