DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.539

27 nov 1861 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il a promis à N.S. d’être pour elle ce qu’il désirait que N.S. fût pour lui. – Un mariage à arranger. – Sait-elle si vraiment le gouvernement veut faire partir Mgr de Nîmes?

Informations générales
  • DR03_539
  • 1696
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.539
  • Orig.ms. ACR, AD 145; D'A., T.D. 23, n. 691, p. 40.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 GOUVERNEMENTS ADVERSAIRES
    1 MARIAGE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GUIRAUD, ALEXANDRE
    2 GUIRAUD, RAYMOND-LEONCE
    2 MONTMORENCY, MATHIEU DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROULAND, GUSTAVE
    3 NIMES
    3 VALBONNE
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, le 27 novembre 1861](1).
  • 27 nov 1861
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je regrette de n’avoir pu hier vous dire complètement les pensées, que j’ai eues par rapport à vous pendant ma retraite. Je vous aurais ajouté que j’avais promis à Notre-Seigneur d’être pour vous ce que je désirais qu’il fût pour moi. Il me semble que vous devez être contente, quelques torts que j’aie à vous reprocher.

Maintenant, une commission. M. le baron Guiraud, fils de l’académicien(2), élève de M. Dupanloup, jouissant de 20.000 francs de rente, désire se marier avec une personne chrétienne dans le sens sérieux du mot, ayant 400.000 à 500.000 francs de dot. Avez-vous quelque chose de ce genre? Savez-vous s’il est vrai que le gouvernement veuille faire partir Mgr de Nîmes d’ici(3)?

Adieu en toute hâte.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date a été ajoutée par la destinataire. Entre cette lettre et la précédente, il y a une lacune de plus de quinze jours dans la correspondance du P. d'Alzon. Elle s'explique en partie par la retraite qu'il a faite à Valbonne du 10 au 17 ou 18, et pendant laquelle il avait souhaité "se mettre un peu seul avec le bon Dieu" (*Lettre* 1693).
2. Pierre-M.-Thérèse-Alexandre Guiraud (1788-1847) fut élu à l'Académie Française en 1826, au fauteuil de Mathieu de Montmorency. Tenant du premier romantisme, catholique et royaliste, il n'est plus guère connu que par ses *Elégie savoyardes*: de petits Savoyards, obligés de quitter un pays pauvre, emportant une marmotte dans une petite caisse et des outils de ramoneur, gagnent les grandes villes, dont Paris où ils deviennent commissionnaires, domestiques, décroteurs.
Son fils est sans doute Raymond-Léonce (1829-1873). Candidat député de l'Aude, il échoua aux élections en 1860 mais fut élu en février 1871. Il mourut au cours de son mandat. (J.P. Périer-Muzet - note ajoutée le 30 mars 2001).
3. La réplique de Mgr Plantier à Rouland (10 octobre), les manifestations de sympathie dont il a été l'objet à Nîmes ont tendu les relations entre l'évêque et l'administration. Mère M.-Eugénie répondra au P. d'Alzon, le 28 novembre, qu'elle n'a rien entendu dire à Paris au sujet de mesures contre Mgr de Nîmes.