- DR03_544
- 1701
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.544
- Orig.ms. ACR, AD 1294; D'A., T.D. 23, n. 693, p. 41.
- 1 AMITIE
1 DIRECTION SPIRITUELLE
2 FELIX, CELESTIN - A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 4 décembre 1861.
- 4 dec 1861
- Nîmes
- *Madame la supérieure générale*
*de l'Assomption*.
Ma bien chère fille,
Vous aussi vous êtes bien bonne de m’écrire comme vous le faites, et je vous assure qu’après avoir lu votre lettre, je n’ai aucun effort à faire pour être tout à vous par le plus intime de l’âme, sans aucun ressouvenir, et au contraire avec la plus tendre affection. J’espère que cette petite bourrasque amènera un beau temps fixe pour longtemps. Je voudrais vous en dire plus long, je vais partir avec le P. Félix pour une course, et je veux pourtant que ces q[uel]q[ues] lignes vous apprennent que les vôtres me sont allées au fond du coeur, pour y réveiller tous mes vieux sentiments. Croyez-moi du moins un peu plus confiant dans ce que notre amitié a d’inébranlable, et ne doutons pas l’un de l’autre, quelque grande que soit la joie de nous retrouver toujours l’un pour l’autre, ce qu’au fond Dieu veut que nous nous soyons(1).
E.D'ALZON."C'est dans l'ordre de la nature que nous avons eu des froissements; peut-être l'heure est-elle venue où nous retrouverions des liens plus étroits et plus doux en nous jetant plus avant dans l'ordre de la grâce. Pour moi je crois que Dieu me le demande, je sens que je suis une branche sèche et mal tournée qui ai besoin de prendre vie et sève dans le cep qui est J.C. et de bannir ma vie pour avoir la sienne. Et je suis sûre que dès que cela se fera en moi, vous serez content et je vous serai bonne et consolante, ce que je désire, croyez-le, quoique je ne vous le montre pas assez, et que cette année j'aie la triste certitude de vous avoir été particulièrement pénible."