DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 24

21 feb 1862 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Quelques tribulations à l’intérieur du collège. – Le P. Galabert vous donnera les nouvelles. – Mlle de Robernier partira au plus tôt. – Le Chapitre se tiendra en septembre, et vu son importance il tient à ce que le P. Picard passe quelque temps à Nîmes pour sa préparation. – Juliette Combié. – Les actions de Soeur M.-Catherine. – La joie qu’elle lui a donnée lors de la retraite de Bordeaux. – Il a quelque peine à croire à des poursuites judiciaires pour ses paroles de Saint-Charles.

Informations générales
  • DR04_024
  • 1734
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 24
  • Orig.ms. ACR, AD 152; D'A., T.D. 23, n. 703, pp. 48-49.
Informations détaillées
  • 1 ACTIONS
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 RETRAITE DES RELIGIEUX
    1 SENS DES RESPONSABILITES
    2 CHAINE, VINCENT
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COMBIE, MAURICE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GAY, CHARLES-LOUIS
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROBERNIER, DE
    2 ROBERNIER, MARIE-CHARLOTTE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 BORDEAUX
    3 NIMES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes,] 21 février 1862.
  • 21 feb 1862
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Et moi aussi, je voudrais vous écrire un peu longuement et, comme vous, j’ai quelques tribulations dans l’intérieur de la maison, des maîtres malades ou qui nous quittent, des élèves qu’il faut surveiller à cause des lieux qu’ils sont soupçonnés de visiter. Ce sont les peines utiles pour nous avertir d’être sans cesse sur le qui-vive.

Vous avez déjà le P. Galabert, qui vous dira une foule de choses inutiles à écrire. Mlle de Robernier partira au plus tôt. Je cherche une occasion. J’espère qu’elle sera une vraiment très bonne religieuse. Elle a tout ce qu’il faut pour cela, et j’ai été très content d’elle tous ces jours-ci. Son père lui a fait hier ses adieux.

Le Chapitre se tiendra au mois de septembre, mais je tiens à ce que le P. Picard puisse passer quelque temps avec nous. Nous vous laisserons, à Paris, le P. Galabert, le P. O’Donnell et le P. Vincent. Il y a tant de choses à décider pendant ce Chapitre que je regretterais que nous ne l’eussions pas préparé par toutes les conversations et études particulières ou communes convenables. Je tiens à ce qu’arrivés au point où nous en sommes, les religieux puissent reconnaître que je ne leur ai rien imposé. Or, pour en arriver là, il faut beaucoup perdre de temps; mais le résultat c’est qu’ensuite tous les principaux membres sont bien convaincus de l’esprit, dans lequel on veut et on doit marcher. Je désire donc que, s’il est possible, la retraite de M. Gay soit prêchée le plus tôt possible, afin que le P. Picard soit à Nîmes, au moins pour l’Assomption, supposé que vous jugiez sa présence nécessaire pendant la retraite. Car, si vous croyez pouvoir vous en passer, je jugerais presque indispensable qu’il arrivât le 1er août. Ce sera un vrai sacrifice que je vous ferai, en vous le laissant quelques jours après cette époque. Ma profonde conviction est que cette réunion est la réunion la plus importante de beaucoup qui [se] soit jamais tenue pour notre petite Congrégation. Nous aurons quinze ans d’expérience et, à ce point de vue, je crois que les oeuvres particulières doivent céder devant cette oeuvre fondamentale.

Juliette est de si bonne humeur envers sa soeur qu’elle veut aller la revoir. Je l’en détourne, tant que je puis, et je ne vois d’autre moyen que de lui proposer d’aller passer la Semaine sainte à Rome. Maurice a porté les trois actions de Soeur M.-Catherine, mais le P. Hippolyte avait ordre de déclarer que je les recevais, non pour moi, mais pour la Congrégation(1), ce qui a attristé Juliette, quoiqu’elle [ne] me l’ait pas dit directement. Laissez-moi maintenant vous dire toute la joie que vous m’avez donnée pendant mon séjour à B[ordeau]x(2). J’aurais voulu vous en rendre un peu. Je crois bien que vous avez vu mon désir de vous aider à porter votre fardeau. On a prétendu que je serais poursuivi pour quelques paroles dites par moi à Saint-Charles. J’ai quelque peine à le croire, car dans ce pays-ci ce serait une lutte à commencer, dont la fin serait difficile à prévoir.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Lettre* 1725.
2. Mère M.-Eugénie avait été présente à Bordeaux pendant une partie au moins du séjour qu'y fit le P. d'Alzon. Elle s'y trouvait dès le 7 février, jour où de Bordeaux elle écrivit au P. Picard. Elle y resta 24 heures de plus que le P. d'Alzon et rentra à Auteuil le 14 au matin (lettre au P. d'Alzon du 16 février).