DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 28

28 feb 1862 Nîmes GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Mon Dieu, qu’il est bon d’avoir des filles aussi sottes! – Elle ne juge pas assez les choses d’ensemble et doit chercher avant tout l’intérêt général. – Il paraît qu’elle va être envoyée à Lyon.

Informations générales
  • DR04_028
  • 1740
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 28
  • Orig.ms. ACR, AL 425; D'A., T.D. 36, n. 29, p. 139.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 AMOUR FRATERNEL
    1 ESPRIT ETROIT
    1 REFORME DE L'INTELLIGENCE
    1 VOLONTE PROPRE
    2 BONALD, LOUIS-JACQUES-MAURICE DE
    3 BORDEAUX
    3 LYON
  • A SOEUR MARIE DU SAINT-SACREMENT DE GOUY
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • Nîmes, 28 fév[rier 18]62.
  • 28 feb 1862
  • Nîmes
La lettre

Il faut bien que je vous fasse une petite confidence, ma chère fille, c’est que loin de m’affliger de votre sottise, de votre peu d’intelligence, de votre entêtement, je suis tenté de m’en réjouir, quand je leur dois des lettres, comme celle que je viens de recevoir de vous. Mon Dieu, qu’il est bon d’avoir des filles aussi sottes! Je n’avais jamais tant apprécié un certain manque d’esprit. J’ai tort de vous dire ces choses, mais c’est qu’alors j’ai un autre tort, celui de trop vous juger avec mon coeur. Allons, écartons-le de la question et disons qu’en effet il est certains points, où vous jugez trop par le côté personnel. Vous ne jugez pas assez les choses d’ensemble. Ce serait peut-être le point à modifier chez vous. Peut-être aussi le remède serait-il, dans une foule de circonstances, au lieu de chercher à plaire à Notre-Seigneur en cherchant à être agréable aux Soeurs, de chercher à glorifier ce bon Maître en cherchant à être plutôt utile à la Congrégation. Qu’ensuite vous mettiez toutes les formes possibles, rien de mieux, mais enfin c’est l’intérêt général que vous devez chercher.

Il paraît bien qu’on vous enverra à Lyon. Le cardinal vous désire. Je vous eusse préféré à B[ordeau]x, mais je comprends que Lyon vous réclame. J’aurai la chance de vous voir quelquefois.

Adieu, ma fille. Ne vous découragez pas. Dieu vous éprouve, mais cela n’aura qu’un temps, croyez-le bien. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum