DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 33

15 mar 1862 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Ce qu’elle a fait pour le P. Brun est bien fait, mais avec les hommes il y a de grands inconvénients à revenir sur des choses décidées. – Si elle peut s’entendre avec M. Eymard, ce sera fort avantageux. – Les Oratoriens la lâchent donc tout à fait. – Le Parquet a grande envie de le laisser tranquille. – Varia.

Informations générales
  • DR04_033
  • 1746
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 33
  • Orig.ms. ACR, AD 155; D'A., T.D. 23, n. 706, pp. 51-52.
Informations détaillées
  • 1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
    2 BOLZE, MARIE DE L'ANNONCIATION
    2 BRUN, HENRI
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 DALGAIRNS, JOHN-DOBREE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 PATY, MARIE-CAROLINE DE
    2 PIERRE-JULIEN EYMARD, SAINT
    2 SABRAN, HELENE
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 ANGLETERRE
    3 AUTEUIL
    3 LONDRES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes,] samedi 15 mars 1862.
  • 15 mar 1862
  • Nîmes
  • *Madame la supérieure générale de l'Assomption*.
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous suppose encore à Paris, car il fait ici si mauvais temps! Vous comprenez que ce que vous avez fait pour le P. Brun est bien fait. Pourtant, en principe, s’il peut être bon dans l’intérieur d’une communauté de revenir sur les choses décidées, avec les hommes, surtout dans la situation du P. Brun, il peut y avoir de graves inconvénients à lui dire de partir, ne pas accepter ses retards volontaires, comme je l’ai fait sur votre demande, pour lui donner ensuite des contre-ordres(1). Il en abusera pour se plaindre, tenez-le pour sûr. Avec les hommes, il y a [de] très grands inconvénients à vouloir dans un sens, et puis dans l’autre.

Quant à M. Eymard(2), si vous pouvez vous entendre, ce sera fort avantageux. Voilà les Oratoriens qui vous lâchent tout à fait, car les occupations du P. Dalgairns sont un honnête prétexte(3). Qui mettrez-vous à la place comme influence extérieure? Le Parquet a grande envie de me laisser tranquille. Je pense que l’affaire est tombée dans l’eau. Je ne dis rien à la famille de Soeur M.-Cath[erine](4). Juliette partirait pour Paris, elle a envie d’aller à Rome. Votre petit prieuré me fait l’effet de bien marcher. Hélène Bolze entrera de lundi en huit; c’est décidé. Hélène Sabran écrit à sa mère des lettres désolées. L’épreuve de Soeur M.-Car[oline](5) est un peu rude pour elle, mais ce n’est pas un mal.

Adieu, ma fille. Je plie cette lettre de façon à ce qu’on puisse l’envoyer en Angleterre, si vous n’êtes pas à Paris(6). Tout vôtre, comme vous le savez. Il me semble que je veux me convertir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie en partance pour l'Angleterre avait informé le P. d'Alzon, le 13 mars, qu'elle s'était permis de demander au P. Brun qui lui avait annoncé son arrivée à Paris pour le 14 au soir, de retarder son départ jusqu'à sa propre arrivée à Londres.
2. Saint Pierre-Julien Eymard, fondateur des Pères du Saint-Sacrement, avec lequel la bienheureuse M.-Eugénie venait d'avoir un entretien.
3. Le P. Dalgairns de l'Oratoire venait de faire savoir aux R.A. de Londres que ses occupations l'obligeaient à renoncer à la charge de confesseur ordinaire de leur communauté. Mère M.-Eugénie espérait que dans un avenir proche le cardinal Wiseman lui choisirait un successeur parmi les Pères du Saint-Sacrement, qui envisageaient de fonder à Londres.
4. La santé de Soeur M.-Catherine Combié donnait à nouveau des inquiétudes.
5. Le ms a bien : Soeur M.-Car[oline], mais c'est de Soeur M.-Bernard qu'il est question dans la lettre de Mère M.-Eugénie du 13 mars.
6. Mère M.-Eugénie arriva à Londres le 15 mars au soir et rentra à Auteuil le 5 avril.