DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 36

17 mar 1862 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

On n’a pas retrouvé sa lettre n° 17. – Qu’il informe le card. Barnabo de la négociation ouverte pour l’acquisition du Cénacle. – Qu’il lui explique qu’il fait donner en France l’éducation à des enfants syriens dont 5 sur 8 veulent être prêtres. – Ces enfants seraient rendus à leur rite. – Quant à la propriété du sanctuaire, il fera ce que désire la Propagande. – Si Son Eminence a quelque chose à lui dire, il l’écoutera avec reconnaissance lors de son prochain voyage à Rome.

Informations générales
  • DR04_036
  • 1749
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 36
  • Orig.ms. ACR, AG 34; D'A., T.D. 27, n. 34, pp. 24-25.
Informations détaillées
  • 1 EDUCATION
    1 FONDATIONS
    1 MOIS DE MARIE
    1 PREDICATION
    1 RITE SYRIEN
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 AALI-PACHA
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 BARNABO, ALESSANDRO
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 DAMAS, AMEDEE DE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 FUAD-PACHA
    2 PAYAN d'AUGERY, FRANCOIS
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VAILHE, SIMEON
    2 VALERGA, GIUSEPPE
    3 FRANCE
    3 JERUSALEM, CENACLE
    3 ROME
    3 ROME, EGLISE SAINT-LOUIS DES FRANCAIS
  • AU FRERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 17 mars 1862.
  • 17 mar 1862
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Mon bien cher enfant,

J’ai passé et repassé vos lettres, j’ai consulté le P. Hip[polyte]; ni lui ni moi n’avons trouvé le compte-rendu de votre conversation avec le cardinal Barn[abo]. Impossible de trouver le n° 17, 13 janvier; 16 et 18, tant que vous voudrez; de 17 bernique(1). Vous pourriez donc aller trouver le dit card[inal] et lui dire que j’ai reçu sa lettre, qu’un de mes amis, M. du Lac, étant en relation intime avec le chancelier du patriarche de Jérus[alem], j’ai fait ouvrir une négociation pour savoir s’il y aurait possibilité d’acheter le Cénacle à Jérusalem, que j’y mettrai une somme assez ronde. Le P. de Damas m’avait dit que pour 60.000 francs on aurait cela, si l’ambassade s’en occupait. J’ai peut-être mieux que l’ambassade, un ami de Fuad-Pacha et d’Aali-Pacha, le grand-vizir et le ministre des Affaires étrangères de là- bas(2). Vous expliqueriez que cela ne presse pas, que je fais donner une éducation à nos enfants syriens en France. Cela durera quelque temps, mais ce pourra être un bon noyau pour plus tard. Sur huit cinq au moins veulent se faire prêtres. On les rendrait à leur rite, et cependant on leur aurait donné un peu de zèle et des moeurs latines.

Quant à la propriété, je voudrais que notre petite Congrégation occupât ce sanctuaire(3); mais cependant je ferais pour tous les arrangements, pour faire le bien, ce que désirerait la Propagande. Puis, vous ajouterez que je compte aller à Rome dans la semaine de Pâques ou la suivante, et que si Son Eminence a quelque chose à me dire, je l’écouterai avec reconnaissance. Ce n’est pas à Saint-Louis, mais dans une église quelconque que je voudrais prêcher le mois de mai.

Sondez Chaillot pour sa véritable pensée sur nous. On me dérange. Je n’écris pas à Benjamin; mais vous, soignez-vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Une lettre du P. Bailly qui racontait l'audience qu'il avait eue du cardinal le 10 janvier et qui portait le n° 17 se perdit. Sur cette entrevue voir *Lettre* 1716, note 5. Ecrivant au P. Picard le 23 mars, Vincent de Paul résumera son impression sur le card. Barnabo en disant: "beaucoup de bienveillance pour nous, mais peu de confiance".
2. Il s'agit de Pierre Baragnon.
3. Le projet du P. d'Alzon est donc bien d'acheter le Cénacle pour ses religieux. Il envisageait de fonder à Jérusalem un séminaire où ces derniers enseigneraient avec des prêtres maronites. Les petits Syriens - devenus ou non assomptionistes - pourraient fournir le noyau de ce corps professoral. C'est le plan qu'il avait déjà exposé six mois plus tôt à l'abbé Payan d'Augery, si nous en jugeons d'après la lettre de ce dernier du 30 octobre 1861, dont on trouvera le texte dans VAILHE, *Vie* II, pp. 328-329.