DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 49

2 apr 1862 Nîmes HUGUES Marie des Anges ra

Elle ne doit pas laisser passer le carême sans se convertir entièrement. – « Donnez, donnez et donnez ». – A quoi sert de dire si l’on ne fait pas?

Informations générales
  • DR04_049
  • 1762
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 49
  • Orig.ms. ACR, AL 354; D'A., T.D. 36, n. 13, pp. 86-87.
Informations détaillées
  • 1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DEFAUTS
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
    1 ORAISON
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
  • A SOEUR MARIE DES ANGES HUGUES
  • HUGUES Marie des Anges ra
  • Nîmes, le 2 avril 1862.
  • 2 apr 1862
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

J’attendais depuis quelque temps une lettre de vous et je suis bien aise de voir votre écriture avant la fin du carême, car il ne faut pas le laisser passer sans vous convertir entièrement. Entendez bien. Il faut une conversion absolue. Je ne voudrais pas que vous laissiez passer l’époque si favorable de la Passion, sans apporter aux pieds de N.-S. tous vos défauts, votre orgueil, votre indépendance, votre fierté, votre susceptibilité, votre brusquerie, et sans lui en faire un très complet sacrifice. Les quelques efforts que vous avez faits sont pour vous le gage de ceux que vous pouvez faire encore. Or vous êtes au bon moment, ne le laissez pas échapper; au contraire, donnez, donnez et donnez. Votre recueillement à l’oraison est une faveur très précieuse; tenez-vous-y sous le poids de toutes vos misères, pour vous anéantir dans l’infinie miséricorde de N.-S. Détachez-vous de tout, excepté de ce bon Maître, et mettez votre coeur dans la plus grande liberté.

Il ne faut pas, ma fille, que ces dispositions soient celles de votre oraison; il les faut tout le long de la journée. A quoi sert de dire, si l’on ne fait pas? Si réellement vous prenez extérieurement sur vous, c’est bien quelque chose. Je voudrais qu’il y eût plus que cela, mais l’empire au-dehors est une préparation à l’empire au-dedans. Je pense que pourvu que vous me rendiez compte des petits froissements que vous éprouvez, cela suffit. Le tout est de parler ou de vous taire en vue de N.S., et non pour une satisfaction particulière. Certainement je vous veux toujours pour ma fille et j’espère, Dieu aidant, que vous serez un jour une sainte fille.

Adieu, mon enfant. Courage et tout vôtre en N.-S.

Je ne me relis pas.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum