DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 71

20 jun 1862 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

L’accueil réservé à l’évêque et aux pèlerins à leur retour à Nîmes. – Il a été si souffrant sur le bateau qu’on a cru qu’il faudrait le déposer en Corse. – Varia.

Informations générales
  • DR04_071
  • 1789
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 71
  • Orig.ms. ACR, AG 46; D'A., T.D. 27, n. 46, p. 34.
Informations détaillées
  • 1 PELERINAGES
    1 VOYAGES
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
    2 JASSAUD, PIERRE-NUMA DE
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 STEVENSON HENRY, SENIOR
    3 CIVITAVECCHIA
    3 CORSE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU FRERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes, vers le 20 juin 1862](1).
  • 20 jun 1862
  • Nîmes
La lettre

Enfin, nous sommes arrivés. Nous voilà reçus de la manière la plus étonnante. Défense de nous faire une réception officielle. Les employés de la préfecture et la mairie enfermés sous clef. Oui, oui, sous clef, pour qu’ils ne pussent pas sortir avant la fin de l’ovation. Trente mille catholiques au moins nous jetant des couronnes, dont une par parenthèse me tomba sur le nez et me le fit saigner; l’évêque entouré, cerné, porté, applaudi, assailli et probablement déchiré de tendresse, si une vingtaine d’hommes n’avait fait la chaîne autour de lui. Nous mîmes plus d’une heure pour nous rendre de l’embarcadère à la cathédrale. Les scènes de Rome ne peuvent pas donner une idée de cette scène-là. C’était plus beau à Rome; ici, il y avait dix fois plus de vie et d’intelligence. Le préfet était à fumer son cigare sur l’Esplanade, comme pour narguer le monde, et les ouvriers en passant disaient: « Il est là pour nous provoquer à le siffler; eh bien, nous ne le sifflerons pas ». Communiquez ces détails à du Lac.

J’ai été si souffrant sur le bateau que le médecin du bateau a cru un moment qu’il faudrait me déposer en Corse. Montrez mon écriture au P. Jérôme et expliquez-lui pourquoi j’ai cru devoir dicter la lettre ci-jointe. Ici on publie le coup de Frère Vincent de Paul(2).

Adieu, cher enfant. Mille fois vôtre et tout à vos Frères.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Les commissions de M. Stevenson ont été faites exactement, sauf l'Enfant-Jésus qui est resté dans un wagon de Civitta; il faudrait le réclamer. J'envoyai Jassaud, mais on ne put le trouver. Mlle Combié reste devoir vingt sous à sa propriétaire(3). Voudriez-vous les lui porter? Envoyez-moi donc le bref pour les bénédictions des médailles et chapelets.1. Note du destinataire: Répondu le 28 juin 1862.
2. On chante ses louanges pour la manière dont il a organisé la réception de la caravane nîmoise à Rome.
3. Vincent de Paul paya la dette de Mlle Combié et finit par retrouver le Bambino Gesu de Stevenson (le ms a *Steffenson*).