DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 77

29 jun 1862 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

En ce qui regarde la réunion des Pères avec les Polonais, il n’y a rien de plus que ce qu’il lui écrit. – Quant aux propos de l’évêque d’Hamilton concernant les Soeurs, c’est tout à fait nouveau pour lui. – Il croit cependant que les Soeurs des Polonais ne seraient pas fâchées de sortir de la sorte d’impasse où elles se trouvent. – Une mise en garde du Pape.

Informations générales
  • DR04_077
  • 1795
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 77
  • Orig.ms. ACR, AD 166; D'A., T.D. 23, n. 718, pp. 63-64.
Informations détaillées
  • 1 MISSION DE BULGARIE
    1 PROCESSION DU SAINT-SACREMENT
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    2 FARREL, JOHN
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PIE IX
    3 CANADA
    3 CONSTANTINOPLE
    3 HAMILTON
    3 NIMES
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes,] 29 juin 1862.
  • 29 jun 1862
  • Nîmes
La lettre

Bien que j’aie les bras un peu cassés, pour avoir porté le Saint-Sacrement pendant près de trois heures, au milieu d’une foule comme on n’en voit qu’ici, je veux pourtant vous répondre de suite, ma chère fille, sur la lettre de Soeur Th[érèse]-Em[manuel](1).

1° Tout ce que lui a dit l’évêque d’Hamilton sur notre réunion prouve que sa tête ou celle des Polonais va vite en besogne. Il n’y a rien de plus que ce que je vous ai écrit ou fait écrire.

2° Quant à leurs Soeurs, c’est tout à fait du nouveau pour moi, attendu qu’avant que l’on abordât rien à leur égard, le P. Jérôme, dans une conversation où l’on parlait d’autre chose, interrompit tout à coup le sujet pour me dire: « Mon Père, j’ai une prière à vous faire, c’est que la question de nos religieuses et des vôtres n’entre pour rien dans notre projet de réunion ». Je lui répondis que, pour nous, ce serait d’autant plus facile que nous n’avions que des relations de bonne amitié et que ce système me semblait le meilleur. Jamais nous n’avons dit un mot de plus. Mais je crois bien qu’elles ne seraient pas fâchées de sortir d’une sorte d’impasse, où elles semblent se trouver. Elles logent, à Rome, dans une maison dépendante de la Casa Imperiale. Quand les enfants y viennent pour les retraites, elles doivent renoncer à leur jardin pour laisser jouer les premiers communiants chez elles. Les administrateurs de la maison voulaient les forcer à renoncer à ce jardin, tout le temps de notre séjour; c’est moi qui y ai renoncé par politesse pour ces pauvres filles, qui eussent passé un mois sans respirer l’air extérieur. Je les ai vues et observées très souvent, le soir. Elles sont tout en blanc, du voile aux souliers; elles ont un scapulaire. Elles sont quatre religieuses et une pensionnaire en noir. J’avais demandé la permission de dire la messe chez elles. Je vis que cela déplaisait au P. Jérôme, je n’insistai pas. Pour lui, il y venait presque tous les jours.

Le P. Jérôme part pour C[onstantino]p[le], s’il n’est déjà parti. Je doute qu’il puisse être à Nîmes, quand vous y viendrez. Mais je ne me figure pas que les affaires de ses filles aillent aussi vite que se le figure l’év[êque] d’Hamilton.

Le Pape ne m’a point témoigné le désir de la réunion avec les Polonais; seulement quand je lui en ai parlé, il m’a dit qu’il en serait bien aise, tout en me prévenant de me défier de leurs têtes. Je ne me suis pas gêné pour parler à ces bons Pères des défiances universelles que je trouvais à leur endroit, non comme peu saints, mais comme peu raisonnables. Cela me servira à leur faire adopter nos idées.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Quant à des novices pour nous, c'est autre chose.1. Cette lettre de Soeur Thérèse-Emmanuel est datée du 28 juin. Mgr Farrel, évêque d'Hamilton (Canada), qui venait de séjourner chez les Résurrectionistes à Rome, avait parlé à Soeur Thérèse-Emmanuel de la réunion des Assomptionistes et des Résurrectionistes comme d'un fait quasiment accompli. Au grand étonnement de son interlocutrice, il avait inclus dans ce projet les religieuses de l'Assomption et celles de la Résurrection.