DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 86

4 jul 1862 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Sedan. – Qu’elle lui envoie à Lavagnac les notes sur le Tiers-Ordre régulier. – Soeur Françoise-Eugénie et Soeur M.-Augustine. – Il a rencontré à Tarascon une ancienne élève du prieuré qui s’est tournée vers le Carmel.

Informations générales
  • DR04_086
  • 1803
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 86
  • Orig.ms. ACR, AD 1302; D'A., T.D. 23, n. 720, pp. 65-66.
Informations détaillées
  • 1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BOISSIERE, FELICIE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    3 LAVAGNAC
    3 RETHEL
    3 ROME
    3 SEDAN
    3 TARASCON
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 4 juillet [18]62.
  • 4 jul 1862
  • Nîmes
La lettre

Mon opinion très arrêtée, depuis ce que j’ai appris à Rome, est que ce que vous avez de mieux à faire est de quitter Sedan, parce que le card[inal] mort on vous persécutera de toute l’affection qu’il a pu vous porter, et que ce brave [évêque], j’en ai pu juger, tombe tellement en enfance par certains côtés qu’il n’y a pas à compter longtemps sur lui. Est-ce assez clair(1)? Je me suis fait un scrupule de vous faire quitter au moment où j’avais reçu une insulte personnelle(2); le temps a passé et je me ferais scrupule de vous retenir dans un pays, où je prévois tant d’ennuis pour vous, dans un avenir peu éloigné. Voilà pour Sedan.

Le T[iers]-O[rdre] régulier me semble une chose excellente, aussi je vous conjure de m’en envoyer les notes(3). Si c’est par la poste, adressez-les immédiatement à Lavagnac, où je serai mardi, mercredi et jeudi(4); j’aurai le temps de les lire. Quant à Soeur Françoise-Eugénie, elle a besoin de repos, mais seule, elle peut porter Soeur M.Aug[ustine]. Celle-ci me l’a déclaré. « Nulle supérieure, me disait-elle, ne me demanderait si peu de temps, et tout ce que je donnerais à la supérieure lui serait ravi – à elle, Soeur M.-Augustine ». C’est très catégoriquement qu’elle me l’a signifié, il y a q[uel]q[ues] jours. Qu’y a-t-il à répondre, tant qu’il sera bon que cette pauvre fille soit loin d’Auteuil, où elle n’a pas la moindre envie de retourner. Et il est sûr qu’elle en volait ici [du temps], tous les jours un peu plus. N’ayez donc pas tant de scrupule de m’écrire un peu longuement. Est-ce que cela n’est pas utile?

Adieu, ma fille. Je suis bien fatigué aujourd’hui.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je suis allé ces jours-ci à Tarascon, j'y ai vu Félicie Boissière, ancienne élève du prieuré. Soeur M.-Aug[ustine] avait mis dans sa tête qu'elle n'avait pas la vocation. Cette pauvre enfant s'est tournée du côté du Carmel.1. Mère M.-Eugénie n'avait pas saisi le sens de la première phrase de la lettre du P. d'Alzon du 2 juillet: "Croyez-vous, demandait-elle le 3 juillet, que nous ne puissions nous retirer de Sedan que lorsque le Cardinal sera mort, ou voulez-vous dire seulement que les désagréments auxquels nous pouvons nous attendre après la mort du Cardinal nous autorisent à vos yeux à quitter de suite?". La ponctuation du P. d'Alzon justifiait en effet cette perplexité.
2. Le P. d'Alzon pense à l'affaire du collège de Rethel en décembre 1858.
3. "On est venu me trouver ces jours-ci, avait écrit Mère M.-Eugénie, très sérieusement pour une proposition de T.O. régulier dans une maison près de celle-ci. C'est une très grande dame étrangère, qui voudrait ouvrir ce refuge religieux et saint sans austérité à des femmes de son âge et de sa position et y recevoir des converties. [...] Je vous enverrai la copie des notes qu'elle m'a remises sur son projet."
4. Les 8, 9 et 10 juillet.