DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 116

10 oct 1862 Montauban CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Une démarche à faire chez Mgr en sa qualité de présidente des Enfants de Marie. – Il demande pour elle à N.S. cette vie forte du sacrifice et de l’immolation que doit avoir de nos jours une vraie chrétienne.

Informations générales
  • DR04_116
  • 1837
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 116
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 401; D'A., T.D. 29, n. 1, p. 1; QUENARD, p. 3 (extraits).
Informations détaillées
  • 1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 QUENARD, GERVAIS
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Montauban, 10 oct[obre] 1862.
  • 10 oct 1862
  • Montauban
  • *Mademoiselle Marie Correnson*.
La lettre

Merci, ma bien chère enfant(1), de vous être si bien acquittée de ma commission. Il ne vous reste qu’une chose à faire, c’est d’aller avec la supérieure de l’Assomption(2) chez Monseigneur, et, en votre qualité de présidente des Enfants de Marie, [de] faire avec elle votre invitation. Vous serez très bien reçue, vous ferez valoir le sacrifice que je fais en vous gardant un jour de moins, et ce sera pour le mieux. Monseigneur acceptera, sera ravi de votre prévenance et de votre amabilité, et tout ira pour la plus grande gloire du bon Dieu(3).

Vous ne vous trompez pas, mon enfant, quand vous supposez que je pense à vous. Ce matin encore, je priais bien fort pour vous. Ah! quand serez-vous aussi sainte que je le désire! Vous avez tort de ne pas vous donner assez à N.-S., qui me semble tant vous attirer à lui. Je demande surtout pour vous cette vie forte du sacrifice et de l’immolation, telle que doit l’avoir une vraie chrétienne de nos jours au milieu de tant d’appauvrissements de caractères et de tant de lâchetés dans la conduite. Dieu vous veut parfaite; vous ne l’êtes pas encore, tant s’en faut, mais j’ai le désir de vous y aider et j’espère que vous y mettrez du vôtre.

Remerciez votre soeur de son bon souvenir, offrez mes hommages à Madame Correnson et croyez, ma chère enfant, de ma part, à une véritable tendresse de père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Nous avons ici la première des quelque 550 lettres conservées du P. d'Alzon à celle qui deviendra Mère Emmanuel-Marie de la Compassion, première supérieure générale des Oblates de l'Assomption. Le P. G. QUENARD en a publié un choix sous le titre *Lettres du P. d'Alzon à Mère Emmanuel-Marie de la Compassion et aux premières Oblates de l'Assomption*, Paris, 1933.
Marie Correnson appartenait à une famille nîmoise et était l'aînée de dix enfants. Elle était née en 1842 à Paris, où le Docteur et Mme Correnson passèrent environ une année après leur mariage.
2. Soeur Françoise-Eugénie de Malbosc.
3. Cette invitation doit être mise en rapport avec la retraite que le P. d'Alzon prêchait aux Enfants de Marie de l'Assomption.