DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 139

3 dec 1862 Tarascon BAILLY_VINCENT de Paul aa

Une fausse manoeuvre à propos de ses dimissoires. – Ce n’est pas là sa seule épreuve: qu’il demande pour lui des lumières et la force. – A propos d’un zouave. – Il prêche une retraite à des Visitandines. – Impossible d’acheter avant d’être sûr de pouvoir disposer de l’argent prêté à Paris. – Ah! S’il pouvait lui dire s’il doit ou non se débarrasser de tout ce qu’il a!

Informations générales
  • DR04_139
  • 1866
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 139
  • Orig.ms. ACR, AG 58; D'A., T.D. 27, n. 58, pp. 46-47.
Informations détaillées
  • 1 DON D'INTELLIGENCE
    1 ORDINATIONS
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VERTU DE FORCE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 PROUVEZE, LOUIS
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 TARASCON
  • AU FRERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Tarascon, vers le 3 décembre 1862](1).
  • 3 dec 1862
  • Tarascon
La lettre

Cher ami,

Vos trois lettres m’arrivent à Tarascon, et je ne puis vous dire le chagrin que j’ai de la contrariété que vous subissez(2). Figurez- vous que je songe à présent seulement que je pouvais vous les éviter, en priant Mgr de Ségur [d’envoyer] de nouveaux démissoires. Décidément j’ai peu d’intelligence.

Ce n’est pas ma seule épreuve, je vous prie d’en être bien persuadé, mais il faut les vouloir, les aimer, les savourer. Et puis, on [ne peut] pas bien savoir encore si ce qu’on fait et surtout ce qu’on subit est une épreuve, une punition, ou tout bonnement une nouvelle imprudence. Mais ceci ne vous regarderait pas, si je ne voulais vous prier de demander pour moi des lumières et de la force.

Vos renseignements sur le zouave(3) ne sont pas beaux. Comment l’envoyer à Rome? Je sais bien que le Frère Louis(4) avait, lui aussi, fait ses farces, mais il n’est pas prêtre. Quant à vous, dès mon retour à Nîmes, je pousserai tant que je pourrai votre affaire; car je ne suis pas à Nîmes, je suis à Tarascon, prêchant une retraite à des Visitandines. Je serai dimanche(5) à Nîmes, mais quand j’écrirais à Rome sur-le-champ, ma lettre n’arriverait pas.

Chaillot doit vous être arrivé. Impossible de songer à acheter, tant que nous ne serons pas sûrs de pouvoir toucher l’argent que j’ai prêté à Paris. Ah! si vous pouviez me dire s’il faut que je me débarrasse ou ne me débarrasse pas de tout ce que j’ai! Quel service vous me rendriez!

Adieu, cher fils. J’ai autre chose à vous dire, mais impossible de me le rappeler. Ce que mon coeur n’oublie pas, c’est de vous aimer avec une incroyable tendresse.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mille choses à vos Frères.1. Note du destinataire: Parvenu le 8 décembre au soir; répondu le 11 décembre 1862.
2. Les documents nécessaires pour l'ordination de Vincent de Paul au diaconat et au sacerdoce ne sont pas en règle.
3. La lettre de Vincent de Paul du 15 novembre contient, en effet, des renseignements peu favorables sur un ancien zouave qui intéressait, nous ne savons à quel titre, le P. d'Alzon. D'après le contexte, il pourrait s'agir d'un candidat à la vie religieuse à l'Assomption.
4. Le Frère Louis Prouvèze.
5. C'est-à-dire le 7 décembre. Il est à Tarascon depuis le 30 novembre.
6. Une maison à Rome pour les étudiants assomptionistes.