DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 165

9 jan 1863 Nîmes GALABERT Victorin aa

Ne parlons plus de ma première lettre qui était un peu sèche. – Puisque nous n’allons pas à Bucarest, c’est à Constantinople qu’il faudra nous arrêter. – Chalcédoine. – Les Turcs et les Russes. – Il a peur que Mgr Brunoni ne cherche à lui soutirer son argent. – Il a reçu un avertissement du préfet du Gard pour une lettre de lui parue dans l’*Opinion du Midi* et a écrit au ministre de l’Intérieur. – Les ornements bulgares. – Un dictionnaire bulgare serait parfait.

Informations générales
  • DR04_165
  • 1885
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 165
  • Orig.ms. ACR, AJ 70; D'A., T.D. 32, n. 70, pp. 56-57.
Informations détaillées
  • 1 FONCTIONNAIRES
    1 GOUVERNEMENT
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 ORNEMENTS
    1 POLEMIQUE
    1 TURCS
    2 BARAGNON, MADAME PIERRE
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 BORE, EUGENE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
    3 BOSPHORE
    3 BUCAREST
    3 CONSTANTINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE, COLLEGE BEBEK
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 KADI-KOY
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 9 janvier 1863.
  • 9 jan 1863
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher enfant,

Je ne puis vous dire combien je souffre de [ne] vous avoir pas plus tôt écrit, d’autant plus que ma première lettre était un peu sèche(1). Je vous avoue que vous m’aviez paru faire quelques maladresses à Rome, mais n’en parlons plus. Au fond, puisque nous n’allons pas à Bucarest(2), c’est bien à C[onstantino]p[le], je crois, qu’il faudra nous arrêter. En temps de guerre, nous serons plus facilement protégés par les vaisseaux français. Quelque chose m’empêche d’aimer Chalcédoine(3). Si les Turcs s’y retirent, ce ne sera pas beau. Si, d’autre part, C[onstantino]p[le] devient jamais russe, il pourra être bon d’être à l’abri du tsar, et les catholiques seront mieux sous le joug musulman que sous le knout moscovite. Enfin, alors, à la garde de Dieu!

Je n’ai qu’une peur; c’est que Mgr Brunoni ne cherche à me soutirer mon argent, notre argent, si vous préférez. Toutefois, présentez-lui mes hommages les plus respectueux. Dites à M. Boré(4) que si j’avais su qu’il dût vous donner [l’hospitalité], je lui aurais écrit pour vous recommander à lui. En ce moment, le temps me manque.

Je viens d’être averti par le préfet du Gard, pour une lettre de moi dans l’Opinion du Midi, et j’ai dû écrire une lettre au ministre de l’Intérieur, qui, je crois, portera coup. Veuillez faire mille compliments pour moi à P[ierre] Baragnon. Si sa femme pouvait me couper en papier les vrais patrons des ornements bulgares, elle serait bien aimable et vous l’en remercierez cent mille fois de ma part.

Adieu, cher fils. On fait des ornements pour vous. J’espère en apporter au moins une douzaine. J’ai quelquefois envie de vous envoyer des livres grecs, mais il vaut mieux que vous vous occupiez du bulgare. Un dictionnaire serait parfait. Malheureusement, vous écrivez aussi illisiblement que moi. Par qui voulez-vous qu’il soit imprimé? Enfin, nous verrons.

Adieu et tout vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Lettre* 1878.
2. Voir *Lettre* 1832.
3. Le 30 décembre 1862, le P. Galabert avait exposé au P. d'Alzon les avantages d'un établissement à Constantinople, mais étant donné le prix des terrains et des loyers dans la ville et dans les environs immédiats, il suggérait de passer le Bosphore et de s'établir à Chalcédoine.
4. Supérieur du collège lazariste de Bébek à Constantinople, où le P. Galabert était arrivé le 20 décembre. Il deviendra secrétaire général des Lazaristes en 1866 et supérieur général en 1874. Il mourut en 1878.