- DR04_172
- 1890
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 172
- Orig.ms. ACR, AE 148; D'A., T.D. 25, n. 148, p. 120.
- 1 ANTICLERICALISME
1 DEFENSE DE L'EGLISE
1 DIRECTOIRE DES ASSOMPTIONNISTES
1 FONCTIONNAIRES
1 VOYAGES
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BERRYER, PIERRE-ANTOINE
2 DROUYN DE LHUYS, EDOUARD
2 LAURENT, CHARLES
2 O'DONNELL, EDMOND
2 PERSIGNY, JEAN DE
2 ROULAND, GUSTAVE
2 SOUBIRANNE, PIERRE
2 THOUREL, ANDRE
3 NIMES
3 PARIS
3 PARIS, EGLISE SAINT-JACQUES-DU-HAUT-PAS - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Nîmes, le 14 janvier 1863.
- 14 jan 1863
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Bien cher ami,
1° Voici une lettre pour le P. 0′ Donnell.
2° Voyez avec M. Soubiranne si, malgré mon avertissement, je puis espérer un passage gratuit. Il importe de le savoir au plus tôt, parce que je verrais d’un autre côté.
3° Si M. Soubiranne pensait qu’en donnant à M. Drouyn de Lhuys communication d’une lettre adressée par moi au ministre de l’Intérieur les choses peuvent s’arranger, j’enverrais copie de cette lettre(1).
4° Priez le P. Laurent de me renvoyer au plus tôt la copie du Directoire que je lui avais prêtée. Je ne lui demande pas son avis. Je présume qu’il n’a pas eu le temps de le lire, mais je n’ai pas le temps d’attendre. Cette copie m’est nécessaire.
Voici le plan général de ma campagne contre la préfecture. On veut faire insulter les cléricaux par le Fils de Giboyer. Libre à Paris; à Nîmes, non. J’écris au Procureur général confidentiellement pour protester(2). On pose des affiches. J’envoie une lettre à l’Opinion. On m’avertit. J’écris au ministre de l’Intérieur. La lettre restera secrète, si Giboyer n’est pas joué; si on le joue, je publie la lettre en brochure(3). Si on l’attaque, j’appelle Berryer(4) pour me défendre. Voilà la marche que je me propose de suivre. Les bourgeois m’ont blâmé, mais le peuple est dans le ravissement.
Adieu, cher ami. J’ai autre chose à vous dire, mais je l’oublie. Tout à vous.
E.D'ALZON.2. Cette lettre est reproduite dans la lettre au ministre de l'Intérieur.
3. La pièce fut jouée le 3 février. Il ne semble pas que la lettre du P. d'Alzon au ministre ait été publiée en brochure. Elle fut cependant répandue dans le public, et cela dès avant la première représentation de la pièce, ainsi que nous l'apprend une lettre du ministre des Cultes au ministre de l'Intérieur du 30 janvier: "Bref la lettre de M. d'Alzon, envoyée à trois ministres de l'empereur et au procureur général de Nîmes, *colportée ensuite dans cette dernière ville*, n'est pas autre chose qu'un libelle injuste, violent, diffamatoire et destiné à troubler la paix publique" (Arch. Nat., F 19 5835).
4. Pierre-Antoine Berryer (1790-1868), le célèbre avocat et homme politique. Quant au P. Picard, il a l'air de considérer cette affaire d'un oeil plutôt amusé. Au P. Bailly, le 16 janvier, il écrit: "Le P. d'Alzon est aux prises avec son préfet... tout cela entretient la vie". Et au P. d'Alzon lui-même, le 19, en post-scriptum: "J'oubliais de vous féliciter pour vos succès préfectoraux".
5. Le P. Laurent avait prêché l'Avent à Saint-Jacques du Haut Pas et devait encore clore sa station en y prêchant l'adoration perpétuelle.