DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 173

16 jan 1863 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soeur M.-Augustine. – Il y a de bonnes choses à prendre dans le règlement du premier monastère de la Visitation à Paris. – Argent. – Le noviciat à Lyon? – Quand on n’a pas le temps de prier, peut-on avoir celui de s’assombrir le coeur? – En envoyant des religieuses en Serbie, elle ferait les plus merveilleuses affaires pour l’Eglise. – On peut donner l’habit quand on voudra à la fille de M. de Jassaud.

Informations générales
  • DR04_173
  • 1891
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 173
  • Orig.ms. ACR, AD 1311; D'A., T.D. 23, n. 736, pp. 75-76.
Informations détaillées
  • 1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VIE DE PRIERE
    2 BALINCOURT, LES
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 JASSAUD, DE
    2 JASSAUD, MADELEINE-EUGENIE DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    3 BELGRADE
    3 LYON
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SERBIE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 16 janvier 1863.
  • 16 jan 1863
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je crois, comme vous, qu’il est peut-être meilleur d’attendre mon retour pour traiter l’affaire de Soeur M.-Aug[ustine](1). Il me semble que l’on peut prendre les choses patiemment. Elle m’a, depuis la lettre que je vous aie envoyée, écrit plus affectueusement encore, fort mystifiée d’avoir voulu rompre pour un an. Je ne lui ai pas répondu encore, je vais l’apaiser. Ce sera pour peu de temps.

Connaissez-vous le règlement autographié du pensionnat du premier monastère de la Visitation de Paris? Il y a là de bonnes choses à prendre. On doit parler aux Balincourt, mais si, sur 12.000 francs Joséphine en prend six, il ne restera pas grand’chose pour bâtir(2). Le noviciat à Lyon serait bien, si Soeur T[hérèse]-Em[manuel] y va, mais ne serait-ce pas un inconvénient pour vous? Vous auriez donc deux maisons à Lyon? Si vous ne devez en avoir qu’une, je vote pour le pensionnat: cela vous donnera des vocations.

Je vous admire d’avoir le temps d’être triste. Ah! mon enfant, quand on n’a pas le temps de prier, peut-on avoir le temps de s’assombrir le coeur? Du reste, vous prenez le meilleur des moyens. Si vous vouliez envoyer q[uel]q[ues] religieuses à Belgrade, en Serbie(3), vous y feriez, paraît-il, les plus merveilleuses affaires pour l’Eglise. Il faudrait des Françaises et point d’Allemandes, ou du moins que celles-ci ne se montrassent pas. Nous avons un temps atroce et je suis un peu fatigué. Je vais essayer pourtant d’écrire deux mots à vos filles, avec qui je suis en retard.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Ne vous tracassez pas pour M. de Jassaud. Je lui ai parlé. On peut donner l'habit à sa fille(4), quand on voudra, sans inquiétude aucune.1. Soeur M.-Augustine devait-elle ou non rester maîtresse du pensionnat à Nîmes?
2. Pour bâtir à Nîmes au printemps, Mère M.-Eugénie comptait sur la dot de Soeur M.-Elisabeth de Balincourt (lettre au P. d'Alzon du 18 décembre 1862), mais, dit le P. d'Alzon, le remboursement à effectuer à Mlle Fabre risque d'absorber la moitié des 12.000 francs escomptés.
3. Voir *Lettre* 1894 et n. 2.
4. Alix de Jassaud, qui devint Soeur Madeleine-Eugénie R.A.