DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 186

6 feb 1863 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il est toujours incertain du jour de son départ. – Joséphine a sérieusement besoin d’être remboursée. – Soeur M.-Augustine. – Hyères ou Nice? – Il emporte ses bonnes paroles avec lui.

Informations générales
  • DR04_186
  • 1907
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 186
  • Orig.ms. ACR, AD 1312; D'A., T.D. 23, n. 738, pp. 77-78.
Informations détaillées
  • 1 CREANCES A PAYER
    1 ERECTION DE MAISON
    1 VOYAGES
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROULAND, GUSTAVE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 HYERES
    3 JERUSALEM
    3 NICE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes,] 6 février 1863.
  • 6 feb 1863
  • Nîmes
La lettre

Je ne puis dormir et j’en profite, ma chère fille, pour vous dire que j’ignore si je partirai demain ou lundi, ou de demain en huit. Les lenteurs du bon P. Picard à demander mon passeport et mon passage font que je ne sais qu’une chose, c’est que mon passage est accordé, mais je n’ai aucune lettre d’avis. Il m’a fallu demander à Monseigneur d’écrire au ministre des Cultes pour obtenir la permission de m’absenter; je ne l’ai que pour deux mois. Ce sont de ces petits désagréments qui me font perdre des jours précieux à divers point de vue.

Joséphine(1) m’a expliqué ce matin, d’elle-même, sa position. Elle est réellement très pénible vis-à-vis de sa mère, d’où il résulte qu’en effet c’est très sérieusement qu’elle a besoin d’être remboursée. Je l’ai engagée à attendre quelques mois, puisque vous me dites qu’à la fin de l’année scolaire vous pourrez lui rendre ce qu’elle vous a avancé. Ma lettre à Soeur M.-G[onzague] vous explique où j’en suis avec Soeur M.-Aug[ustine]. Mon opinion est qu’il faut l’éliminer peu à peu. Quant à traiter avec elle comme avec une personne coupable, mais capable de reconnaître un seul tort, c’est parfaitement inutile. J’en ai fait encore l’expérience ce matin. Peut-être serait-il dangereux de la renouveler.

L’idée de vous établir près d’Hyères, ne va probablement pas avec le projet de Nice(2). Pourquoi abandonner une ville, où vous auriez des élèves, à moins que vous ne cherchiez qu’une maison de convalescence?

Je vous remercie des bonnes paroles que vous voulez que j’emporte avec moi. Je vous assure que je vous recommanderai bien à Notre-Seigneur. Mais pourrai- je aller à Jérusalem? C’est ce que j’ignore.

Adieu, ma fille. Je demande à Notre-Seigneur de vous accorder en toutes choses son esprit et la force de porter vos croix, si lourdes qu’elles puissent être.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mlle Fabre.
2. "On me tourmente pour aller à Hyères voir une belle propriété toute bâtie qu'on nous louerait à long terme l'année prochaine", avait écrit le 3 février Mère M.-Eugénie, qui, répondant à notre lettre, ajoutera le 11: "Ce qui me fait penser à Hyères, c'est qu'on nous y demande avec les plus vives instances tandis qu'à Nice personne ne pense à nous... J'aime à suivre les appels de la Providence plutôt qu'à les précéder."