DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 190

12 feb 1863 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Adieu. – Je me mets entre les mains de la Providence. – Les lettres du P. Galabert commencent à m’éclairer. – Son adresse à Constantinople. – Le préfet de Nîmes se coule de plus en plus. – *Giboyer* n’a pu être joué que deux fois.

Informations générales
  • DR04_190
  • 1913
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 190
  • Orig.ms. ACR, AD 1313; D'A., T.D. 23, n. 739, p. 78.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ELECTION
    1 FONCTIONNAIRES
    1 SPECTACLES
    1 VOYAGES
    2 ALTENHEIM, MARIE-ANTOINETTE D'
    2 CANROBERT, FRANCOIS DE
    2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 PERSIGNY, JEAN DE
    2 PIE IX
    2 ROULAND, GUSTAVE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes,] 12 [février 18]63(1).
  • 12 feb 1863
  • Nîmes
La lettre

Il va être 11 heures, et pourtant, avant de me coucher, je tiens à vous dire adieu, ma chère fille. Demain le temps me manquera. Priez pour que Dieu me bénisse et me fasse voir quels travaux il veut que l’on entreprenne. Je me mets entre les mains de la Providence; elle fera ce qu’elle jugera à propos. Les lettres du P. Galabert commencent à m’éclairer un peu. Cependant que de choses encore à éclaircir. Veuillez dire à Soeur M.-Antoinette et Soeur M.-Marguerite que je n’ai pas une minute à moi, et que si la mer est calme, je leur écrirai du bateau.

Mon adresse: à l’archevêché latin, Constantinople. Les lettres doivent partir de Paris par le train du vendredi soir.

Le pauvre préfet de Nîmes se coule de plus en plus. Giboyer n’a pu être joué que deux fois, et Canrobert(2) a fini par déclarer que quand une pièce excitait du trouble, ce n’était pas à la troupe à sortir, mais à la pièce à rentrer. Nous comptons sur 3 députés votant pour le Pape, si les légitimistes ne nous font pas faux bond.

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le ms. porte très nettement *12 octobre 63*, mais cette date est fautive; la lettre fut écrite probablement le 12 février 1863, la veille du départ du P. d'Alzon pour Constantinople.
2. Le maréchal Canrobert (1809-1895) était alors commandant du 4e corps à Lyon. La troisième représentation prévue pour le 10 février n'eut pas lieu. Pour la faire disparaître à l'affiche, on prétexta l'indisposition d'une actrice.
Mis en cause par le P. d'Alzon dans sa lettre au ministre de l'Intérieur du 9 janvier, le préfet du Gard avait, dans un rapport au ministre en date du 18, repoussé les accusations dont il était l'objet. Consulté par le ministre de l'Intérieur sur l'attitude à adopter vis-à-vis de l'abbé d'Alzon, le ministre des Cultes conclut le 30 janvier à l'inopportunité ou à l'inefficacité des diverses procédures qu'on pourrait envisager contre lui et ne voit qu'un moyen pour le gouvernement d'agir sur l'opinion: proposer le préfet du Gard pour la croix de grand officier... Dans la dépêche que le ministre de l'Intérieur lui adressa le 9 février, le préfet put lire: "Avant même d'avoir reçu votre dépêche, j'avais déjà fait justice des allégations de M. d'Alzon. Ces imputations, dictées par la passion et la mauvaise foi, ne sauraient vous atteindre, et je vous engage à ne pas vous en préoccuper. L'approbation du gouvernement de l'empereur doit vous suffire, Monsieur le préfet, et elle est pleinement acquise à vos intentions et à vos actes. Je connais les difficultés contre lesquelles vous avez à lutter, et je suis heureux qu'une occasion me soit offerte de vous dire combien j'apprécie la prudence et l'intelligente fermeté que vous opposez aux manoeuvres des partis hostiles. Continuez à servir l'empereur comme vous l'avez fait jusqu'à présent, et soyez persuadé que vous pouvez compter sur mon appui et sur mes sympathies." (Arch. Nat. F 19 5835).