DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 196

24 feb 1863 Constantinople CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Quelle vie oisive nous menons en présence de tant de travaux à accomplir pour le bien des âmes et l’extension du règne de Dieu! – Se trompe-t-il en la croyant capable de comprendre le dévouement? – Les contrastes abondent ici. – Mille choses à sa soeur.

Informations générales
  • DR04_196
  • 1917
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 196
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 401; D'A., T.D. 29, n.3, pp. 4-5; QUENARD, p. 7.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 SALUT DES AMES
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, LOUISE
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • [Constantinople,] 24 février [18]63.
  • 24 feb 1863
  • Constantinople
  • *Mademoiselle Marie Correnson*
    *présidente des Enfants de Marie*.
La lettre

Si ma chère petite présidente des enfants de Marie, de l’Assomption, croit que cette lettre partira sans un mot spécial pour elle, son erreur est grande. Ne fût-ce que pour la prier d’apprendre par coeur mes hiéroglyphes, afin de les lire avec moins de difficulté à la réunion, il faut bien lui faire arriver ma lettre collective quelques jours à l’avance. Ah! mon enfant, que de choses à faire, et quelle vie oisive nous menons en présence de tant de travaux à accomplir pour le bien des âmes et l’extension du règne de Dieu! Est-ce que je me trompe, lorsque je vous crois capable de comprendre le dévouement? Enfin, Dieu est grand et surtout bon. Il faut frapper à la porte de son coeur par la prière, par la pénitence, par l’action, en se faisant victime, en se faisant son instrument, comme il l’entendra.

Les contrastes abondent ici. Il y a des vertus admirables, mais rares; il y a aussi des abominations de toutes espèces. Une Soeur de Saint-Vincent de Paul me montra hier une petite fille de la taille de votre soeur Louise(1), vendue par sa mère à un pacha qui l’avait déjà fiancée. Le père, catholique, l’a retirée au péril de sa vie de cette fange. La pauvre enfant, par une grâce particulière, ne peut s’éloigner qu’avec la plus grande peine de l’adoration du Saint-Sacrement.

Adieu, mon enfant. Mille choses à votre soeur(2). Il me semble bien que ces quelques lignes sont un peu pour toutes les deux. Que Notre-Seigneur fasse de vous deux, filles de la race des Lombards, deux vraies saintes!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Celle-ci était alors âgée de six ans.
2. Augustine Correnson.