DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 197

25 feb 1863 Constantinople PICARD François aa

Je vois un admirable travail qui se prépare. – Constantinople: un ramassis de toutes les nations, mais au milieu de scandales sans nombre, une fleur qui s’épanouit vers le ciel. – Tout se fera surtout par la langue française. – Nullité de la politique française, mais force de l’influence religieuse française. – Une lettre à porter à M. Soubiranne.

Informations générales
  • DR04_197
  • 1919
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 197
  • Orig.ms. ACR, AE 153; D'A., T.D. 25, n. 153, p. 124.
Informations détaillées
  • 1 ECOLES
    1 PROVIDENCE
    1 RETOUR A L'UNITE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 SOUBIRANNE, PIERRE
    3 CONSTANTINOPLE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • [Constantinople,] 25 févr[ier 18]63.
  • 25 feb 1863
  • Constantinople
La lettre

Cher ami,

Me voilà depuis quatre jours à Constantinople. La joie que j’en ai ne se peut dire. Qu’est-ce donc? Je vois un admirable travail qui se prépare. C’est comme le pressentiment d’une grande victoire après un immense combat. Constantinople vue par le côté extérieur est un ramassis de toutes les nations; étudiée avec plus d’attention, c’est au milieu de scandales sans nombre, de ruines incalculables, une fleur qui s’épanouit du côté du ciel. Le soleil n’est pas levé, mais on découvre de quel côté est l’Orient à l’éclat de l’aube qui précède. Le triomphe est certain, si les calculs humains sont quelque chose pour pénétrer les desseins de la Providence. Et dire que tout cela se fera surtout par la langue française; et malgré la politique des puissants! Rien de plus frappant ici que la nullité de la politique française; rien de plus fort que l’influence religieuse française. Les Frères et les Soeurs gardent chaque année à leurs familles cinq à six cents enfants parlant français et tenant à parler français. Qu’on favorise ces écoles, et vous verrez ce qui arrivera.

Voici une lettre pour M. Soubiranne. Lisez-la, cachetez-la de la façon que j’ai préparé et portez-la lui. Vous ferez bien de la montrer à la supérieure de l’Assomption.

Adieu, très cher.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum