DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 202

28 feb 1863 Constantinople ADORATRICES

Qui veut venir à Constantinople? Que de bien à y faire! – Qu’elles envoient au moins leurs prières et leurs mortifications. – Le plus grand des maux dont souffre l’Eglise orientale est la vénalité. – Dans le mouvement bulgare, le nationalisme a plus de poids que l’idée catholique. – On s’occupera des écoles et on fera un bien immense. – Il réclame des prières afin de voir clair dans les projets qui lui sont soumis.

Informations générales
  • DR04_202
  • 1924
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 202
  • Cop.ms. ACR, CC 1, pp. 137-139; D'A., T.D. 39, n. 6, pp. 42-43.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 ECOLES
    1 GRECS
    1 NATIONALITE
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 SIMONIE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
  • AUX ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
  • ADORATRICES
  • Constantinople, 28 février 1863.
  • 28 feb 1863
  • Constantinople
La lettre

Mes chères filles,

J’ai dit hier la messe pour vous: c’était la fête des Saints Clous et de la Lance de Notre-Seigneur(1). Ce jour-là m’a paru vous convenir, et je vous l’ai réservé. Des filles qui veulent être victimes d’amour envers Notre-Seigneur doivent avoir une dévotion particulière aux instruments de son supplice.

Qui d’entre vous veut venir à Constantinople? Que de bien à y faire! Quelles oeuvres à y fonder! Mais il n’est pas indispensable que vous veniez ici; il suffit que vous y envoyiez vos prières et vos mortifications. Je ne vous demande pas davantage, mais je vous demande beaucoup. La situation de l’Eglise orientale se manifeste tous les jours plus clairement à moi, et, sous ce rapport, je bénis Dieu d’avoir permis que je vinsse ici. Les difficultés sont immenses, mais non pas insurmontables. Le plus grand de tous les maux, c’est l’habitude de la vénalité. Le point où ils sont descendus est inexplicable: pour 40 ou 50 francs, on a vu, depuis deux ans, des curés apostasier et faire apostasier leurs paroisses. Le mouvement bulgare n’est en aucune façon ce qu’on croit, et, à côté de l’idée de la résurrection de leur nationalité, l’idée catholique n’est rien. Quant à leurs prétentions, elles sont exorbitantes. Je pense que nous reprendrons les choses en sous-oeuvre plus lentement, mais plus sûrement. On s’occupera des écoles et on fera un bien immense, quoique moins apparent au premier abord. Quoi qu’il en soit, je réclame vos prières très instantes, pour bien savoir ce qu’il convient le mieux de faire soit pour les Bulgares, soit pour les Grecs. Pour moi, je vois des gens qui ont des projets et qui viennent, du soir au matin, me donner leurs conseils. Mais je ne sais pas trop si j’ai choisi le bon. Le caractère oriental est si différent des natures d’Occident!

Adieu, mes filles. Croyez que je vous présente bien souvent à Notre-Seigneur.

Notes et post-scriptum
1. Cette fête se célébrait le vendredi après le premier dimanche de carême.