- DR04_209
- 1929
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 209
- Orig.ms. ACR, AE 155; D'A., T.D. 25, n. 155, p. 126.
- 1 ECOLES
1 MALADIES
1 RETOUR A L'UNITE
1 SEMINAIRES
1 SPECTACLES
1 VOYAGES
2 AALI-PACHA
2 BRUNONI, PAOLO
2 CANKOV, DRAGAN
2 HASSOUN, ANTOINE
2 MALCZYNSKI, FRANCOIS
2 PETETOT, LOUIS-PIERRE
2 SOUBIRANNE, PIERRE
2 STANCO
3 CONSTANTINOPLE
3 CRIMEE - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Constantinople, 5 mars [1863].
- 5 mar 1863
- Constantinople
- *Mon Rd Père*
*Le Père Picard*
*8, rue François-Ier. Paris*.
Mon cher ami,
Constantinople est un pays bien intéressant à étudier; aussi je remercie Dieu de tout mon coeur d’avoir permis que je pusse y venir. Veuillez aller trouver M. Soubiranne.
1° Vous le prierez de me procurer un billet de retour.
2° Vous lui direz que l’affaire de la Bulgarie subit une crise depuis mon arrivée ici. Les Bulgares ont fait trois ou quatre émeutes intérieures. Leur chancelier a épousé la fille d’un prêtre et voudrait que l’on fît son beau-père évêque(1). On s’agite beaucoup autour de cette idée. Heureusement Aali-Pacha(2) a déclaré à Mgr Hassoun qu’il ne permettrait pas longtemps qu’un des leurs fût à la tête de la nation. On va leur donner M. Malczinski, prêtre polonais, prêtre très capable qui a pris leur rite, mais dont ils redoutent la fermeté et dont ils ne veulent pas à cause de cela.
3° Que les écoles à Constantinople sont la véritable force et le seul principe du développement catholique – il faut ajouter, et de l’influence française -, que les turpitudes de la guerre de Crimée et la nullité de l’ambassadeur ont complètement ruinée. Savez-vous à quoi s’occupe celui-ci? A copier les rôles d’une comédie jouée avant-hier à l’ambassade et intitulée: L’homme qui court après les femmes.
4° Que de concert avec Monseigneur, je vais m’occuper à préparer un séminaire pour les Latins, les Grecs et les Bulgares; ce qui manque complètement. Il faudra compter un peu sur l’Oeuvre des Ecoles d’Orient. Du reste, [ce] projet est trop grave pour ne pas être très longuement mûri. Je vous charge d’en faire part à M. Soubiranne. Mais en le priant d’en peu parler, vous pourrez en dire un mot au P. Petétot, à qui j’offre mes très humbles hommages.
J’ai eu, ces jours-ci, d’assez violents maux de tête. C’est pour cela que, ce soir, je tiens à être court.
Adieu, cher ami. Totus tibi.
E.D'ALZON.2. Ali-Pacha (1815-1871), ministre des Affaires étrangères.