DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 226

17 mar 1863 Constantinople CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Voilà plus de 15 jours qu’il n’a rien reçu d’elle. – Il y a à Constantinople une mission toute catholique et toute française à exercer. – Il a à ses trousses une bonne douzaine de donneurs de conseils, dont quelques espions du gouvernement. – Etes-vous une vraie sainte? – Comment va Augustine?

Informations générales
  • DR04_226
  • 1942
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 226
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 401; D'A., T.D. 29, n. 5, pp. 7-8.
Informations détaillées
  • 1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, LOUISE
    3 CONSTANTINOPLE
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Constantinople, 17 mars [18]63.
  • 17 mar 1863
  • Constantinople
  • *Mademoiselle Marie Correnson*.
La lettre

Il n’y a pas des siècles, mais plus de quinze jours que je n’ai rien reçu de vous, ma bien chère fille. Est-ce que vous me permettez de tendres reproches? Je comptais, quand j’ai reçu votre première lettre, qu’elle serait suivie, à chaque courrier ou, du moins, tous les deux courriers, de quelque petit mot de vous. Ne me faites pas de ces peines-là, je vous en prie; sans quoi, je prierai Louise de me dire comment vous vous portez.

Je suis tous les jours plus heureux d’être venu à Constantinople. Que de magnifiques choses on peut y faire! Quelles ruines s’accumulent et que d’obstacles restent encore! Mais on sent qu’il y a là une mission toute catholique et toute française à exercer! Je vous avouerai, entre nous, que j’ai une bonne douzaine de donneurs de conseils à mes trousses, parmi lesquels très évidemment quelques espions du gouvernement, qui viennent pour me faire parler. Et je parle, et je dis tout ce que je veux dire, de façon à ce qu’ils ne puissent pas se fâcher, et que moi je fasse arriver ce que je veux là où je le veux.

Etes-vous une vraie sainte, mon enfant? C’est à quoi il faut très réellement tendre, par la grâce de N.-S. Car, qu’est toute notre action extérieure, si nous ne nous sanctifions pas? Comment va ma chère Augustine? Je voudrais bien qu’elle eût une honte salutaire de son silence et qu’elle fît l’effort héroïque d’écrire à Constantinople. Offrez mes hommages à vos parents et croyez, mon enfant, à mon plus intime attachement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum