DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 227

18 mar 1863 Constantinople PHILIPPE_FRERE fsc

Arguments pour l’amener à revenir sur son refus de permettre au Frère Vauthier de donner à son établissement l’extension qu’il sollicitait.

Informations générales
  • DR04_227
  • 1943
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 227
  • Brouillon autogr. ACR, AO 32; D'A., T.D. 39, n. 5, pp. 261-262.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ECOLES
    1 MISSIONS ETRANGERES
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 PHILIPPE, FSC
    2 VAUTHIER, FSC
    3 CONSTANTINOPLE
    3 KADI-KOY
  • AU FRERE PHILIPPE, SUPERIEUR GENERAL DES FRERES DES ECOLES CHRETIENNES
  • PHILIPPE_FRERE fsc
  • [Constantinople, 18 mars 1863].
  • 18 mar 1863
  • Constantinople
La lettre

Mon très honoré Frère(1),

Le Fr. Vauthier m’a communiqué, hier, la lettre par laquelle vous lui refusez de lui permettre de donner à son établissement l’extension qu’il sollicitait. Permettez-moi de vous dire toute la tristesse que me cause votre détermination et d’essayer encore une fois, de vous la faire modifier.

Que les écoles des Frères à Constantinople aient fait un bien très grand, c’est ce qui est incontestable; que ce bien soit une garantie de tout celui qu’ils peuvent faire, c’est encore parfaitement évident à tout homme qui a étudié quelque peu le mouvement qui s’opère dans les esprits. Asseoir votre oeuvre en Orient, lui fournir les moyens de former comme un centre, d’où elle pourra rayonner et répandre son action, c’est lui fournir les moyens de procurer la gloire de Dieu, c’est un de mes plus chers désirs.

Vous êtes peut-être effrayé par la question matérielle. Eh! bien, je ne crains pas de vous dire que, malgré les lourdes charges qui pèsent sur l’archevêché latin de Constantinople, si des propositions semblables à celles qui sont faites au Fr. Vauthier m’étaient présentées, je n’hésiterais pas un instant à les accepter, tant je les crois avantageuses, tant je suis persuadé que, d’ici à peu de temps, le développement de votre oeuvre vous forcera à faire quelque chose de semblable, mais peut-être trop tard et dans des conditions bien moins avantageuses. Je vous conjure d’y réfléchir sérieusement, et si mon instante prière peut vous faire changer d’avis, je ne crains pas de vous demander une réponse par le télégraphe, tant je crains que d’ici à peu, le propriétaire à qui l’on s’est adressé ne se repente de ses propositions et n’en fasse de beaucoup moins favorables.

Veuillez agréer, mon très honoré Frère, l’hommage de ma plus parfaite considération.

Pourquoi ne viendriez-vous pas vous-même ou n’enverriez-vous pas quel qu’un examiner la situation des lieux?

Notes et post-scriptum
1. Cette lettre fut écrite par le P. d'Alzon pour Mgr Brunoni et adressée au Frère Philippe. Celui-ci répondit le 10 avril: "Je ne puis ni envoyer, ni me rendre moi-même dans cette ville, je prends le parti d'appeler à Paris le cher Frère Vauthier pour m'entendre avec lui et arriver, s'il est possible, à une solution définitive." (S.V.).
Nous n'avons pas retrouvé la réponse du Fr. Philippe. Le Fr. Vauthier aura gain de cause. Le 15 juillet, il annoncera au P. d'Alzon qu'il vient de conclure l'achat d'un terrain de 16.000 pieds carrés à Cadi-Keui et sollicitera son appui pour obtenir un secours des bonnes âmes de France pour pouvoir y bâtir.