DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 228

18 mar 1863 Constantinople MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Est-il vrai que M. Baraguay d’Hilliers va être nommé ambassadeur à Constantinople? – Quel dommage pour elles que les Dames de Sion soient ici aux deux points les plus importants. – Travailler immédiatement sur les Bulgares lui paraît une impossibilité. – Quand nous aurons obtenu un séminaire patriarcal, nous pourrons faire beaucoup de bien. Mais que de difficultés!

Informations générales
  • DR04_228
  • 1944
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 228
  • Orig.ms. ACR, AD 1317; D'A., T.D. 23, n. 743, p. 87.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE L'ENSEIGNEMENT
    1 POLITIQUE
    1 SEMINAIRES
    1 TURCS
    2 BARAGUEYS d'HILLIERS, ACHILLE
    2 DAMREMONT, CHARLES DE
    2 DAMREMONT, MADAME CHARLES DE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 KADI-KOY
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Constantinople, 18 mars [18]63.
  • 18 mar 1863
  • Constantinople
La lettre

Ma chère fille,

Je ne me proposais pas de vous écrire aujourd’hui, mais on me donne une nouvelle, qui, fût-elle fausse, mérite une attention sérieuse. On prétend que Baraguay d’Hilliers va être nommé ambassadeur ici. Tous les catholiques en seraient enchantés. Ce n’est pas de son catholicisme à lui qu’ils s’occupent, mais il a parlé ferme et comme il faut parler aux Turcs. Je ne sais quelles instructions il recevrait, mais le souvenir de son passage a été excellent. Si par Mme de D.(1) vous pouviez savoir quelque chose, vous seriez bien aimable de me l’apprendre. Il serait inutile de me l’écrire ici, car la réponse n’arriverait probablement pas, si vous ne faites partir votre lettre le jour de la Compassion(2). Je me propose de quitter Constantinople le jeudi après Pâques, à moins que vous ne m’envoyiez une dépêche télégraphique pour retarder de huit jours. Il faudrait pour cela un motif que je ne prévois pas.

Quel dommage que les Dames de Sion soient ici aux deux points les plus importants, Constantinople et Chalcédoine! Vous ne pouvez prétendre y venir de très longtemps, au moins pour l’éducation, et je le regrette bien fort, car il y a beaucoup de bien à faire. Travailler immédiatement et absolument sur les Bulgares me paraît une impossibilité. Il faut élever leurs enfants, et puis nous verrons. Quant au bien que nous pourrons faire ici, il sera très grand quand nous aurons obtenu un séminaire patriarcal, comme je vous le disais dans ma dernière lettre. Mais que de difficultés! Il faut un emplacement. Impossible de trouver quelque chose à Constantinople. Enfin Dieu nous viendra en aide, il faut l’espérer.

Adieu, ma bien chère fille. Je vous laisse pour préparer mon sermon.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sans doute Mme de Damrémont, soeur du maréchal Baraguay d'Hilliers (v. *Lettre* 1276), [Clémentine Baraguay d'Hilliers était veuve du général Charles-Marie-Denis de Damrémont, tué devant Constantine en 1837 - ajout fait à cette note le 18.12.2000].
2. Le 27 mars (vendredi après le dimanche de la Passion).