DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 235

24 mar 1863 Constantinople BEVIER Marie-Augustine ra

Donnez-vous la discipline pour la Bulgarie. – Crieurs de nuit. – On annonce une révolution intérieure en Russie. – Ah! Que de choses à faire sur les bords du Bosphore!

Informations générales
  • DR04_235
  • 1950
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 235
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n.12, pp. 2-3.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 DISCIPLINE INSTRUMENT
    1 REVOLUTION
    1 RUSSES
    1 TURCS
    3 BOSPHORE
    3 BULGARIE
    3 CIRCASSIE
    3 POLOGNE
  • A SOEUR MARIE-AUGUSTINE BEVIER
  • BEVIER Marie-Augustine ra
  • [Constantinople,] 24 mars 1863.
  • 24 mar 1863
  • Constantinople
La lettre

Bien que nos lettres se soient croisées, ma chère fille, je veux faire comme si je ne vous avais pas écrit, bien que je prêche cette semaine deux fois par jour. Mais Dieu nous aide. Espérons que nous irons jusqu’au bout. Levez les mains au ciel et donnez-vous la discipline pour les Bulgares. Ils en ont bien besoin, je vous le garantis.

Si vous pouviez me dire ce que les Turcs crient toute la nuit dans les rues, vous me feriez grand plaisir. Mais j’y pense, ce sont les crieurs de nuit. J’aimerais bien qu’ils ne criassent que le jour; ils ne m’empêcheraient pas de dormir. Savez-vous que vos amis les Russes font encore plus d’horreurs en Circassie qu’en Pologne? On nous annonce une révolution intérieure chez eux. Je ne m’en mêle pas, je vous en préviens, et, criassent-ils la nuit et même le jour, je les confierais à la garde de Dieu, tout en priant pour leur conversion.

Si vous pouvez m’envoyer 30.000 francs, je vous promets environ 120.000 Bulgares: cinq sous par tête, ce n’est pas beaucoup. Hélas! hélas! Si le sang de Notre-Seigneur n’y était pas, ce serait peut-être beaucoup trop. Quand viendrez-vous en Bulgarie exposer vos idées d’économie politique et autres? Ah! que de choses à faire sur les bords du Bosphore! Est-ce que [vous] croyez avoir encore à redouter le grand Turc ou ses pachas? Allons, voyons, un peu de ce grand esprit initiateur qui fait l’honneur de la France! Venez vite, je vous mettrai au courant et je vous laisserai pour continuer l’oeuvre.

Adieu, ma fille. Rappelez-moi au souvenir de vos Soeurs et croyez-moi tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
24 mars 1863.