DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 238

25 mar 1863 Constantinople GIRY_MADAME

Il la remercie pour les ornements bulgares qu’elle envoie. – Il ne connaît pas d’aumônier à fournir aux religieuses de Bucarest. – L’opinion générale juge sévèrement les Bulgares. – Il faut préparer un clergé en envoyant en France quelques jeunes gens, puis en formant ici un séminaire dont il suggère aux dames du comité bulgare de préparer le mobilier. – Dieu se sert de la langue française pour l’apostolat en Orient. – Soyez apôtre en offrant vos misères pour la conversion de l’Orient.

Informations générales
  • DR04_238
  • 1953
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 238
  • Orig.ms. ACR, AM 202; D'A., T.D. 37, n. 3, pp. 181-182.
Informations détaillées
  • 1 ARMENIENS
    1 BULGARES
    1 CLERGE BULGARE
    1 ORNEMENTS
    1 SEMINAIRES
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 FAVEYRIAL, JEAN-CLAUDE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GIRY, LOUIS DE
    2 HASSOUN, ANTOINE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 BOSPHORE
    3 BUCAREST
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • Constantinople, 25 mars 1863.
  • 25 mar 1863
  • Constantinople
La lettre

Merci, ma chère cousine, de tout ce que vous faites pour moi ou plutôt pour les Bulgares. Les ornements se croiseront avec moi; ils entreront dans le Bosphore au moment où j’en sortirai. Mais c’est égal, le P. Galabert sera là, et Mgr Brunoni aussi. Je ne connais aucun aumônier à fournir aux religieuses de Bucarest(1). J’eusse volontiers commencé par là, si elles avaient accepté les propositions que leur fit, de ma part, la supérieure de l’Assomption. Aujourd’hui il est un peu tard, nous avons pris notre gîte.

Veuillez, en remerciant les Dames du comité bulgare de leur envoi, leur dire que, sauf un saint prêtre, à l’esprit faux selon moi(2), il n’y a, en ce moment, qu’une opinion ici sur les Bulgares: que leurs prêtres se vendent pour moins de 100 francs; que les chefs sont des fripons; que le peuple, sous cette double couche de vol, de vénalité et de corruption, est ignorant, mais bon; que l’essentiel est de préparer un clergé. Pour cela, il faut deux choses: 1° Envoyer en France quelques jeunes gens, que l’on puisse soustraire à l’action de leurs parents, pour en faire des prêtres honorables. 2° Puis, former ici un séminaire. Si donc ces Dames voulaient préparer le mobilier de ce séminaire, elles feraient une oeuvre capitale. C’est l’opinion de Mgr Brunoni, celle de Mgr Hassoun, qui réforme l’Arménie par le même système et a déjà converti 50.000 Arméniens. Il y a un mouvement admirable, et ce qui est bien glorieux pour la France, c’est que Dieu se sert de la langue française pour cet apostolat. Il faut donc que la France vienne en aide.

Quant à vos misères personnelles, offrez-moi tout cela pour la conversion de l’Orient. Voilà votre manière d’être apôtre.

Adieu, ma chère cousine. Je vous souhaite la paix à vous, à votre époux et à votre progéniture.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 1832 et n. 2.
2. Le P. d'Alzon a encore en vue M. Faveyrial.