- DR04_258
- 1973
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 258
- Orig.ms. ACR, AE 157; D'A., T.D. 25, n. 157, p. 129.
- 1 ACHAT DE TERRAINS
1 ECOLES
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 RETOUR A L'UNITE
1 SEMINAIRES
1 VOYAGES
2 BRUNONI, PAOLO
2 CANOVA, ANDREA
2 GALABERT, VICTORIN
2 O'DONNELL, EDMOND
2 PERNET, ETIENNE
2 PIE IX
2 SOUBIRANNE, PIERRE
3 ANDRINOPLE
3 AUTEUIL
3 BULGARIE
3 MARSEILLE
3 PHILIPPOPOLI
3 RUSSIE
3 SVISTOV
3 TURQUIE - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Constantinople, 8 avril 1863.
- 8 apr 1863
- Constantinople
Cher ami,
Le temps passe et l’éternité s’avance. Souvenez-vous de cette maxime, qui m’est inspirée par un enterrement que je viens de voir passer. Je pars dans huit jours. Quand vous recevrez ma lettre, vous aurez votre Père sur l’eau, s’il n’est pas dedans ou dessous, comme disait le P. Pernet.
Le P. Galabert est de retour de sa Bulgarie. Il est probable qu’il ira fonder une école à Philippopoli dans cinq ou six mois; mais il faut faire q[uel]q[ue] chose d’ici là pour lui trouver des ressources. Mgr Canova, très saint Capucin, au lieu de le repousser, l’attire et lui dit que la consolation de ses derniers jours serait de lui voir fonder une école chez lui. D’où les Polonais ont-ils eu leurs 12.000 francs(1)? Mgr Canova donne au P. Galabert un local, une petite somme pour s’installer. Il faudrait lui fournir quelques ressources pour ses enfants. L’évêque lui a assuré tout de suite une école très nombreuse. Dieu l’entende!
Veuillez dire à M. Soubiranne que je prépare un Mémoire à présenter au Saint-Siège et que je lui communiquerai. J’espère avoir le billet à l’ambassade. Autrement, si je m’en étais rapporté à vous, je ne l’aurais pas eu. La dernière fois, à Marseille, on n’avait rien reçu; ce qui m’avait donné une petite mauvaise humeur à votre endroit, soit dit sans vous offenser. Vous avez très bien fait d’ôter le P. O’Donnell de chez ces Dames(2).
La Turquie a découvert, ces jours-ci, que la Russie avait fait une tentative de diversion sur les provinces danubiennes; ce qui excite la Porte contre le schisme et lui fait voir l’utilité de rendre ces provinces catholiques.
Je crois qu’après avoir bien réfléchi, je m’arrêterai au projet suivant: acheter près de Constantinople un terrain avec une belle vue, mais à la campagne et par conséquent bon marché, pour y bâtir un séminaire; puis, à Constantinople, une petite maison avec une chapelle. Si Dieu nous envoie des hommes, voilà, je crois, le meilleur parti à prendre. Il est probable que la maison-école du P. Galabert, à Philippopoli, nous permettra de préparer un certain nombre de bonnes vocations. Hier, j’ai assisté à une entrevue entre Mgr Brunoni et les envoyés de Sistovo. Comme l’on a montré les dents, ils sont devenus plus souples. Il n’y a plus que la question des évêques du pays qu’ils exigent et qu’on ne leur donnera pas, ou au moins sans de très rigoureux examens, et, pour mon compte, je suis de cet avis mille et mille fois.
Adieu, cher ami. Mille fois vôtre. Ecrivez-moi à Rome. Je pars dans huit jours, à moins que je n’aie pas mon billet.
E.D'ALZON.2. Le P. Picard avait profité d'une occasion pour retirer d'Auteuil le P. O'Donnell qui y était devenu impossible (lettre du 27 mars).