DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 262

9 apr 1863 Constantinople CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

M. Boré m’attendra un peu et je causerai avec vous. – Il ne peut comprendre ses tergiversations à l’égard du bon Dieu. – Il lui envoie deux lettres d’une dame protestante poursuivie par la grâce et qu’il voudrait ramener à l’Eglise avant son départ. – Le mouvement bulgare.

Informations générales
  • DR04_262
  • 1975
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 262
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 401; D'A., T.D. 29, n. 8, pp. 10-11; QUENARD, pp. 10-11.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 BULGARES
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 ENERGIE
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 SEMINAIRES
    1 VOYAGES
    2 BORE, EUGENE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    3 ADAMPOL
    3 BEICOS, BAIE
    3 CONSTANTINOPLE, COLLEGE BEBEK
    3 DANUBE
    3 POLNICH-KOY
    3 POLOGNE
    3 RUSSIE
    3 SAINT-VINCENT D'ASIE
    3 TURQUIE
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • C[onstantino]p[le], 9 avril 1863.
  • 9 apr 1863
  • Constantinople
La lettre

Je suis tiraillé en deux sens: M. Boré m’attend à Bébek, pour aller à cheval visiter, au-delà du Bosphore, Saint-Vincent d’Asie(1), qui est en Asie – notez cela -, et le désir, d’une part, de ne pas y aller, (car M. Boré veut que j’y fonde un séminaire, tandis que je voudrais le faire sur la côte d’Europe), et puis l’envie de pouvoir écrire un peu à mon aise à ma chère enfant. Quelle alternative! Eh bien! tout va s’arranger. M. Boré m’attendra un peu et je causerai avec vous.

Encore une fois, mon enfant, je ne puis comprendre vos tergiversations à l’égard du bon Dieu. On vous dit, de sa part, que vous pouvez devenir une sainte, si vous profitez des grâces qu’il vous accorde et de la position dans laquelle il vous place. Que vous faut-il de plus pour prendre la vie au sérieux? Voyons, ne sentez-vous pas dans votre coeur un grand besoin de dévouement et d’immolation? N’êtes-vous pas heureuse d’être vierge? Ne voulez- vous pas aimer Notre-Seigneur de toutes vos forces? Ne semble-t-il pas que N.-S. veuille que nous travaillions ensemble? Alors, pourquoi ne pas vous préparer par une vie sévère et forte à ce qui vous sera demandé un jour?

Je vous envoie deux lettres d’une dame protestante, qui est poursuivie par la grâce. Il faut que vous soyez bien ma fille, pour que je vous laisse lire les compliments qu’elle me fait et qui n’ont pas le sens commun. Mais je veux que vous puissiez voir ce qu’il y a de vigoureux dans les agitations de certaines âmes, quand elles aspirent à la vérité. Priez bien pour cette pauvre femme, à qui je voudrais pouvoir faire beaucoup de bien et [que je voudrais] ramener à l’Eglise avant mon départ. Ce sera peut-être difficile, mais Dieu aidant, nous en viendrons peut-être à bout.

Quant à vous, ma fille, priez et étudiez, puis jetez-vous avec toute votre puissance d’amour entre les bras de notre divin Maître.

Adieu, chère petite. Je pars dans huit jours. Dans un mois j’aurai le plaisir de vous revoir. Offrez mes hommages à Madame votre mère. Dites à Augustine que je suis un peu fâché contre elle.

Votre père bien dévoué.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Les Bulgares s'ébranlent. Si nous les voulions, dans six mois nous les aurions tous, mais il est préférable d'aller lentement et plus solidement. Hier, une ville importante a envoyé des députés à Mgr Brunoni, qui les a reçus comme il faut. Je ne sais quel sera le résultat. Mais, en ce moment, la Turquie a découvert que, pour faire diversion à la Pologne, la Russie voulait faire du tapage sur le Danube, et cela lui donne le désir de voir la Bulgarie devenir catholique.1. Une ferme située à l'intérieur des terres, à l'est de Beicos, entourée de grands bois et placée non loin du village polonais d'Adampol ou de Polnich- Keui. Je l'ai visitée plusieurs fois (S.V.).