DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 318

15 jun 1863 Nîmes PICARD François aa

Un procès-verbal à examiner et à renvoyer. – Plaidoyer pour l’admission du Fr. Pierre au noviciat malgré son jeune âge.

Informations générales
  • DR04_318
  • 2022
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 318
  • Orig.ms. ACR, AE 161; D'A., T.D. 25, n. 161, p. 132.
Informations détaillées
  • 1 CONCILE DE TRENTE
    1 CRITERES D'ADMISSION AU NOVICIAT
    1 EXAMINATEURS DES CANDIDATS ASSOMPTIONNISTES
    1 RAPPORTS SUR LES POSTULANTS
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CADILLAC, LEONARD
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 NIMES
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 15 juin 1863.
  • 15 jun 1863
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

Voici un procès-verbal, que je vous prie d’examiner avec le P. Laurent. Vous voudrez bien l’examiner, donner votre avis et le renvoyer(1).

Il est évident que, selon moi, le Fr. Léonard est moins apte à être religieux que le Fr. Pierre, que vous ajournez. Toutefois, je suis à savoir si en nommant une nouvelle Commission, je ne pourrai pas faire passer le Fr. Pierre au noviciat; car enfin j’ai l’opinion de six contre deux, les Pères Hip[polyte], Raph[aël], Gal[abert], Pernet, V[incent] de P[aul] et la mienne contre vous deux. Ces six le connaissent, et vous, vous ne le connaissez pas. C’est une question de principe que vous posez, la question d’âge. On vous répond que partout, chez les Jésuites, les Dominicains, les Frères des écoles, on donne l’habit même plus tôt. Chez les Bénédictins, c’est bien plus; on le donne à des enfants. Vous n’acceptez pas cela. Que voulez-vous? Il y aura de très grosses choses là-derrière. Un jeune homme aura fini ses études littéraires à quinze ans. S’il faisait son noviciat aussitôt, il aurait ensuite plus de temps pour faire ses études philosophiques et littéraires(2). Mais comme il faudra qu’il coupe ses études entre-deux, ou qu’il attende d’avoir fini sa théologie pour faire ses voeux, ceci est en opposition avec toutes les règles. Faites-y attention. Notre règle à nous a-t-elle fixé une époque, avant laquelle il soit défendu de donner l’habit? Je ne connais, moi, que le concile de Trente. Faites-y attention, ou le Fr. Pierre se trouvera avoir pour ses voeux un an de plus que ce qu’exige le concile de Trente(3). Pensez-y et répondez(4).

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon demande l'avis des PP. Picard et Laurent sur l'admission au noviciat du Fr. Léonard Cadillac. La décision concernant une telle admission dépendait du supérieur général et de quatre examinateurs généraux nommés par le chapitre général. C'étaient les PP. Picard et Laurent à Paris, et les PP. Hippolyte et Pernet à Nîmes. Les PP. Laurent et Picard incriminant la façon dont étaient conçus les dossiers des postulants, se déclareront incapables de donner un avis valable sur l'admission au noviciat du Fr. Léonard (Lettre du P. Laurent du 18 juin).
2. Sans doute au lieu de *littéraires* faut-il lire *théologiques*.
3. Le P. d'Alzon était impatient de donner l'habit au jeune Pierre Descamps que, selon l'expression de V. de Paul, "il rapportait comme un trophée de Constantinople". A Nîmes, séduits par la bonne tenue du jeune homme, les religieux s'étaient rangés d'emblée à sa façon de voir. Mais les examinateurs parisiens, estimant qu'on allait donner l'habit à un enfant (il était né le 8 avril 1848), avaient émis un avis négatif. Le P. d'Alzon, on le voit, en est vivement contrarié. Le P. Hippolyte n'est pas content non plus, et il le fait savoir, et à Constantinople le P. Galabert s'étonne de la décision de ses confrères parisiens. A Rome, Vincent de Paul est plus nuancé...
4. Les Pères Laurent (18 juin) et Picard (19 juin) demandèrent au P. d'Alzon de désigner un délégué "pour présider ou pour assister avec voix délibérative aux séances qu'il ne présidait pas lui-même et de leur fournir des rapports valables sur les postulants".