- DR04_320
- 2024
- DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 320
- Brouillon autographe ACR, AP 7; D'A., T.D. 40, n. 5, pp. 118-119.
- 1 BULGARES
1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
1 CRITERES D'ADMISSION AU NOVICIAT
1 ETUDES ECCLESIASTIQUES
1 GRECS
1 LITURGIE ROMAINE
1 LITURGIES ORIENTALES
1 RITE SYRIEN
1 SEMINAIRES
1 TURCS
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 PIE IX
3 CONSTANTINOPLE
3 LIBAN
3 SYRIE - AU CARDINAL BARNABO, PREFET DE LA PROPAGANDE
- BARNABO Cardinal
- [juin 1863](1).
- jun 1863
Emmanuel d’Alzon, supérieur de la Congrégation des Augustins de l’Assomption en France, a l’honneur d’exposer aux Eminentissimes cardinaux de la Sacrée Congrégation de la Propagande.
1° Qu’à l’époque des massacres de Syrie il demanda qu’on lui confiât 8 jeunes Syriens [ou Maronites](2), dont les parents eussent été victimes de la fureur des Turcs et qui parussent avoir la vocation ecclésiastique.
2° Qu’il les a fait élever dans une maison d’éducation dirigée par les siens et que, sur les huit, six au moins manifestent le désir d’être un jour prêtre; un septième est encore incertain, le huitième voudrait étudier la médecine, et le P. d’Alzon croit préférable de leur laisser la plus entière liberté, afin que ceux qui voudraient se donner à Dieu pussent le faire plus sincèrement.
3° Que les parents de quelques-uns de ces jeunes enfants ont fait témoigner le désir qu’à leur majorité ils fussent naturalisés français.
4° Qu’ils montrent, sauf celui qui veut être médecin, la plus grande répugnance à retourner en Syrie; plusieurs, au contraire, manifestent le désir de s’occuper des oeuvres de la Congrégation, soit en France, soit dans les missions.
5° Que, puisque le P. d’Alzon doit fonder un séminaire à Constantinople, quelques-uns pourraient y être employés un jour comme professeurs.
6° [Que si ce désir n’est pas satisfait, s’ils sont renvoyés dans le Liban ou en Syrie, leur vocation ecclésiastique est gravement exposée, sinon tout à fait compromise](2); que, dans ce cas-la, il faudrait qu’ils fissent partie de la Congrégation, à qui sera confiée la direction du séminaire.
Ces observations posées, le P. d’Alzon demande:
1° S’il peut recevoir dans sa Congrégation ceux de ces jeunes gens qui voudraient y entrer. Si la faveur que le Saint-Père a accordée au P. d’Alzon d’autoriser les prêtres de sa Congrégation à prendre un rite oriental peut être entendue de façon à ce que ceux de ces enfants qui seraient élevés en France pourraient, tant qu’ils y resteraient, prendre le rite latin, sauf à reprendre le rite oriental quand ils retourneraient en Orient. Le P. d’Alzon fait remarquer qu’il y aurait un certain avantage à cette concession. En effet, si un séminaire se forme, comme cela a été résolu à Constantinople, on aurait dans ces jeunes gens des éléments utiles pour des maîtres formés dans une pensée commune; ce qui donnerait de précieuses garanties d’unité pour le futur établissement.
Dans ce cas, le P. d’Alzon ferait venir de jeunes Grecs et de jeunes Bulgares, qui, plus tard, dirigeraient leurs compatriotes qui voudraient se préparer au sacerdoce dans la future maison ecclésiastique de Constantinople.
2° Si ces enfants qui sont les uns Maronites, les autres Syriens, pourraient suivre le rite de la Congrégation, dans laquelle ils auront été élevés et avec laquelle ils devront travailler.
Le P. d’Alzon, en soumettant ces idées aux Eminentissimes cardinaux, ose solliciter une décision de leur part(3).
2. Ajout de l'écriture du P. Bailly.
3. Le P. Bailly, conscient de la mauvaise impression que ferait à la Propagande "la prévision du retour aux rites orientaux au moment où on les quitte", réduisit la consultation du P. d'Alzon comme suit pour la présenter au cardinal Barnabo:
"1° S'il peut recevoir dans sa congrégation deux de ces enfants qui voudraient y entrer.
2° Si ces enfants qui sont les uns Maronites les autres Syriens, pourraient suivre le rite de la congrégation dans laquelle ils auront été élevés et avec laquelle ils devront travailler." (lettre du 20 juin au P. d'Alzon).
La réponse de la Propagande est datée du 6 juillet (*Collectanea*, n° 13, p. 14). Elle fut ce que le cardinal Barnabo, qui la signe, avait laissé prévoir au P. Bailly: il fallait recueillir l'avis des évêques d'origine et le soumettre à la Sacrée Congrégation. Le Saint-Père lui-même déciderait de la suite à donner.