DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 366

2 sep 1863 Paris GALABERT Victorin aa

La manière dont il pourra se procurer les 250.000 francs que Mgr Brunoni l’a chargé de trouver. – Le procédé du grand vicaire de ce dernier et la peine qu’il lui cause. – On voudrait de l’oeuvre des Ecoles d’Orient et de celle de Bulgarie ne faire qu’une seule, l’Oeuvre d’Orient. – Les Belges et les Autrichiens ont créé leur Oeuvre d’Orient: que Mgr Brunoni se hâte de s’adresser à elles. – Il a fait une propagande effrénée dans le diocèse de Poitiers.

Informations générales
  • DR04_366
  • 2070
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 366
  • Orig.ms. ACR, AJ 92; D'A., T.D. 32, n. 92, pp. 78-80.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 BULGARES
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SEMINAIRES
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 BAUDICOUR, LOUIS DE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CALOMATI, ANDREA
    2 LESCOEUR, LOUIS
    2 PETETOT, LOUIS-PIERRE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 TESTA, CARLO
    2 VEUILLOT, EUGENE
    2 WOESTE, CHARLES
    3 AUTRICHE
    3 BELGIQUE
    3 CONSTANTZA
    3 FRANCE
    3 MALINES
    3 ORIENT
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Paris, 2 septembre 1863.
  • 2 sep 1863
  • Paris
  • *Mon Rd Père*
    *Le Père Galabert*.
La lettre

Cher ami,

Il est 5 heures du matin. Le P. Picard n’est pas levé, je prends la seule feuille de papier qui me reste pour vous écrire et pour vous dire:

1° Que probablement je pourrai trouver les 250.000 francs que Mgr Brunoni m’a chargé de lui trouver; ce sera entre le 5 et le 7. On doit me donner une réponse d’ici à quelques jours, ou plus tôt, si l’affaire s’arrange, Eugène Veuillot lui en écrira directement. C’est une banque, dont les fondateurs sont ce qu’il y a de plus honorable en France, en Belgique et en Autriche. Les conditions que l’on fait sont un peu différentes de celles que Monseigneur m’avait indiquées, mais je présume que peu importera, pourvu que l’intérêt soit le même. Or, il serait possible qu’il ne fût qu’à 5 1/2. Enfin l’affaire est en train de se traiter. Si elle réussit, il est évident que je ne désire pas engager les 50.000 francs que j’ai promis de mettre à la disposition de l’archevêché latin pour le 15 avril. Dans ce cas, je préférerais réserver mon argent, soit pour acheter, soit pour faire autre chose en France, sauf à le rapporter plus tard en Orient. Je m’en rapporte à cet égard à la loyauté de Mgr Brunoni.

2° Je vous prie de ne pas lui dissimuler la peine profonde que me cause le procédé de son grand-vicaire(1). D’abord, il offre aux Jésuites le terrain qu’il avait dû acheter pour moi. J’ai su la chose par Rome. Ensuite, il m’envoie une dépêche me demandant 50.000 francs. Je me mets en quatre pour les lui procurer sur une terre que je mets en vente, et immédiatement il m’écrit pour me dire qu’il a un terrain de 7.000 pics à 33.000 francs, lorsque le précédent était à 53.000 francs mais contenait plus de 20.000 pics. Si ce n’est pas se moquer du monde, qu’est-ce que c’est? Je n’en reste pas profondément dévoué à Mgr Brunoni, qui a été si admirable de bonté pour moi, mais je me réserve de faire désormais mes affaires sans son grand-vicaire. Rien ne presse d’acheter. Nous achèterons quand il sera temps de bâtir, et, puisqu’il s’agit de Bulgares, je ne vois pas la nécessité que nous achetions sur la côte d’Asie.

3° Je donne, ce matin, à déjeuner chez les Dames de l’Assomption au P. Petétot, au P. Lescoeur et à M. de Baudicour(2). Nous nous entendrons ensemble pour voir ce qu’il y aura de mieux à faire. Je vois une petite scission entre l’oeuvre des Ecoles d’Orient et l’oeuvre de la Bulgarie. On voudrait ne faire qu’une seule grande oeuvre, l’oeuvre d’Orient. Dans ce cas, Mgr Brunoni aurait les plus belles chances d’avoir des secours.

Veuillez lui dire que les Belges et les Autrichiens ont pris au Congrès de Malines la résolution de faire, eux aussi, leur oeuvre d’Orient, séparée de celle de la France. Mgr Brunoni fera bien de se dépêcher de s’adresser à ces deux oeuvres, avant qu’elles ne soient sollicitées par d’autres(3). Si j’ai quelque chose à vous dire plus tard, je vous écrirai par Kustendjé(4).

Adieu et tout vôtre. Mille choses à Baragnon et au chanoine Testa. Adieu.

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je n'ai pas l'adresse du centre de l'oeuvre d'Orient belge, mais en écrivant au bureau du Congrès, la lettre parviendrait. Je ne suis que pour huit jours à Paris. J'ai fait une propagande effrénée dans le diocèse de Poitiers, où je viens de prêcher la retraite.1. Mgr Calomati.
2. Le ms a Baudicourt.
3. L'*Oeuvre des Eglises Unies d'Orient* a été fondée à Bruxelles le 15 avril 1863 à la suite d'un appel de Mgr Brunoni "pour travailler à la réconciliation des diverses chrétientés d'Orient et avant tout de la chrétienté bulgare avec le siège de saint Pierre" (rapport de Ch. Woeste, secrétaire de l'oeuvre, au Congrès de Malines le 22 août 1863 dans *Assemblée générale des catholiques en Belgique, Première Session à Malines, 18-22 août 1863*, I, p.346-349, Bruxelles 1864).
4. Constantza.