DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 389

20 oct 1863 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre silence m’inquiète. – Mon père n’est pas plus mal. – N.S. me pousse à me convertir. – Les procédés de M. Sabran. – Affaires d’argent. – Il attend d’un jour à l’autre un jeune prêtre grec.

Informations générales
  • DR04_389
  • 2104
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 389
  • Orig.ms. ACR, AD 1331; D'A., T.D. 23, n. 761, pp. 102-103.
Informations détaillées
  • 1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 MALADES
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 ALZON, HENRI D'
    2 DEMETRIADES, JEROME
    2 SABRAN, HELENE
    2 SABRAN, LOUIS PERE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 LYON
    3 MONTMAU
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 20 octobre 1863.
  • 20 oct 1863
  • Nîmes
La lettre

Que devenez-vous, ma chère fille? Votre silence m’inquiète. Sont-ce les affaires, est-ce la fatigue qui vous empêche de me donner de vos nouvelles? Je n’en ai pas, depuis quelques jours, de mon père, ce qui prouve qu’il n’est pas plus mal. Ici les choses me semblent aller assez bien; moi aussi, je suis un peu comme vous fatigué, mais c’est, je crois, Notre-Seigneur qui me pousse à me convertir. Il faudra bien que je finisse par m’y mettre tout de bon.

M. Sabran me met dans un fameux embarras ou plutôt m’y aurait mis, si je l’avais laissé faire. Après m’avoir promis 150.000 fr pour le 1er avril comme avance sur le prix total, il me propose de me les procurer si je veux fournir hypothèque et payer le 5 pour 100. Je l’ai envoyé promener ou plutôt son beau-père, qui n’a pas la même manière de procéder. Du reste, il paraît qu’il va s’établir à Lyon, et j’ai bien peur que la pauvre Hélène ne nous échappe. Quant à moi, je me suis débarrassé de rien payer à Constantinople; j’ai renoncé pour le moment à rien bâtir au patronage, puisque j’aurai le Vigan dont la maison servira au noviciat; et je vendrai moi-même le Vigan. Seulement il me faut trouver, au lieu de 150.000 francs, 50.000 pour rembourser les 25.000 que vous m’avez fait prêter et faire à Montmau des réparations indispensables avec l’augmentation de nos récoltes.

Vous ai-je écrit que le jeune prêtre grec(1) le plus distingué que j’ai connu à Constantinople demande à nous venir? Je l’attends d’un jour à l’autre. Adieu, ma fille. Donnez-moi ou faites-moi donner de vos nouvelles, afin d’apaiser mes inquiétudes.

Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Jérôme Demetriades (Don Girolamo), qui prendra l'habit le 10 janvier 1864.