DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 394

26 oct 1863 Nîmes BARNABO Cardinal

Départ de deux religieux pour Philippopoli. – Les arrangements pris avec Mgr Canova ne pourraient-ils être confirmés par la Propagande? – Son plan de voyage en Bulgarie. – Projet d’établissement agricole. – Il espère pouvoir débarrasser Mgr Brunoni de ses affaires d’argent. – La décoration de M. Alléon. – Son entrevue avec M. de Banneville.

Informations générales
  • DR04_394
  • 2109
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 394
  • Brouillon autographe ACR, AP 8; D'A., T.D. 40, n. 6, pp. 120-121.
Informations détaillées
  • 1 ARCHEVEQUE
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 CHEMIN DE FER
    1 CLERGE LATIN
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 ECOLES
    1 FERMES AGRICOLES
    1 HONNEURS
    1 MINISTERE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 SEMINAIRES
    1 TURCS
    1 VOYAGES
    2 ALLEON, ANTOINE
    2 ALLEON, JACQUES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BANNEVILLE, GASTON MORIN DE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CANOVA, ANDREA
    2 CHILIER, JACQUES
    2 DROUYN DE LHUYS, EDOUARD
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    3 ANDRINOPLE
    3 BELGRADE
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 DANUBE
    3 MARSEILLE
    3 MER NOIRE
    3 NISCH
    3 PHILIPPOPOLI
    3 PROVINCES DANUBIENNES
    3 SOFIA
    3 TURQUIE
  • AU CARDINAL BARNABO, PREFET DE LA PROPAGANDE
  • BARNABO Cardinal
  • Nîmes, le 26 octobre 1863.
  • 26 oct 1863
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Evêché

de Nîmes

Eminence,

Je suis tout heureux de pouvoir annoncer à Votre Eminence que samedi dernier, 24 courant, deux de nos religieux se sont embarqués à Marseille pour Philippopoli(1). Ils prendront à Constantinople le P. Galabert et partiront pour fonder l’école, objet des voeux de Mgr Canova. Le bâtiment, fourni par ce saint évêque, doit être sur le point d’être terminé. En attendant, il veut loger chez lui les auxiliaires que je lui envoie. Il se propose de léguer l’école à son Eglise, mais d’en céder l’usage à perpétuité à nos religieux. Comme je suis très ignorant des lois de la Propagande, j’ai recours à Votre Eminence pour que la position de nos religieux soit régulière. Mgr Canova est plein de bonté pour eux, mais quelles seront les dispositions de son successeur? Votre Eminence ne pourrait-elle pas se faire envoyer une copie des arrangements définitifs, afin, après examen, de leur donner plus de stabilité en les confirmant par l’autorité de la Propagande?

Mon projet, pour mon second voyage en Bulgarie, se modifie aussi. Au mois d’avril, j’irai prendre le Danube à Belgrade, je visiterai les provinces danubiennes et j’arriverai à Constantinople par la mer Noire; je remonterai ensuite à travers la Bulgarie par Andrinople, Philippopoli, Nich, Sofia, etc. Un chemin de fer doit traverser ces pays, reliant la Turquie au reste de l’Europe. Il serait préférable, au lieu d’avoir un séminaire à Constantinople où l’achat d’une maison coûterait 300.000 francs, d’acheter une terre où je mettrai quelques Frères convers agriculteurs et dont le produit servirait à nourrir les séminaristes. Il importe de choisir un pays salubre, où la population soit plus disposée à se convertir, et un emplacement voisin de la ligne des chemins de fer.

J’espère débarrasser Mgr Brunoni de ses affaires d’argent. Je lui donne ma signature pour 200.000 francs que lui versera une Compagnie belge, composée des hommes les plus éminents de ce pays. M. Antoine Alléon a bien un frère nommé Jacques, mais qui n’a jamais reçu la décoration d’aucun ordre romain. M. Antoine Alléon a une fortune de quinze à vingt millions de francs; il n’est pas marié, il est bon catholique, sa position de banquier de la Porte le met à même de nous rendre de très grands services. Je me permets d’insister pour la décoration que j’ai sollicitée en sa faveur; il en a de tous les souverains de l’Europe.

J’ai vu dernièrement à Paris, en l’absence de M. Drouyn de Lhuys, M. de Banneville, directeur général des Affaires étrangères. Je lui ai parlé de l’état de Constantinople et de la Bulgarie; il m’a donné les meilleures promesses et m’a fait dire, depuis, par deux personnes que le gouvernement français approuverait tout ce que nous ferions de ce côté. J’ai touché à la dépendance de l’archevêque latin par rapport à l’ambassade française et j’ai cru voir, quoique M. de Banneville fût moins explicite, qu’il serait possible d’assurer à l’archevêque le droit de traiter directement avec le gouvernement turc, sans passer par l’ambassade de France.

Je suis avec respect, de Votre Eminence, le très humble et obéissant serviteur.

Notes et post-scriptum
1. Le P. Bailly avait accompagné à Marseille les Frères Augustin Gallois et Jacques Chilier.