DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 404

26 nov 1863 Avignon MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je vous plains de votre tristesse. – N.S. vous appelle à plus d’amour. – Son programme des prochaines semaines. – M. de Bouillargues acquéreur éventuel d’une de ses propriétés du Vigan.

Informations générales
  • DR04_404
  • 2122
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 404
  • Orig.ms. ACR, AD 1336; D'A., T.D. 23, n. 767, p. 107.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 FATIGUE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SERMONS
    1 VENTES DE TERRAINS
    1 VOYAGES
    2 BOUILLARGUES, DE
    3 NIMES
    3 NIMES, CHAPELLE DES DAMES DE SAINT-MAUR
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Avignon, 26 nov[embre 18]63.
  • 26 nov 1863
  • Avignon
  • *Madame la supérieure générale de l'Assomption*
    *Auteuil. Paris*.
La lettre

Je vous plains de votre tristesse, ma bien chère fille, mais je ne crois pas qu’il faille vous en attrister outre mesure. Il me semble qu’il y a là pour vous comme un état produit par vos fatigues. Je crois bien aussi, que Notre-Seigneur vous appelle à plus d’amour et que quand vous aurez le temps de lui en donner davantage, ce sera une bien bonne chose pour votre âme et pour votre sanctifica- tion(1).

Je suis ici jusqu’à lundi matin. Si vous m’écrivez dimanche matin, veuillez adresser votre lettre au séminaire de Perpignan, où je serai jusques au 8. Je rentrerai à Nîmes, le 12, je prêche le 14 une retraite à Saint-Maur. Si vous pouvez venir passer quinze jours ici [Nîmes], même pendant la retraite de Saint-Maur, je vous donnerai de 11 heures à 2 heures de l’après-midi, le 13, et le 14 beaucoup plus, et après, tout le temps qu’il vous plaira. Si vous arrivez le samedi 12, ce sera pour le mieux.

Je ne sais rien de ce qu’aura décidé M. de Bouillargues, mon cousin, qui veut acheter une de mes propriétés du Vigan. Je voudrais bien pouvoir vous prêter quelque chose et j’espère bien le pouvoir.

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mère M.-Eugénie avait écrit le 24 novembre: "J'ai depuis quelque temps un véritable scrupule sur la disposition de tristesse que je subis depuis la fin de juin. Il me semble souvent que c'est méconnaître les grâces de Dieu et celle surtout de mes communions si fréquentes, et d'autre part je pense que c'est ma manière même d'aller à Dieu qui en est le grand principe. L'Etre et la grandeur de Dieu sont le fond de mes occupations surnaturelles, et je suis opprimée par cette Majesté. J'y trouve une raison de me plier que rien n'ébranle, mais aussi j'y trouve plus à craindre qu'à espérer. Mais comme ce n'est pas par un parti pris que je prends de ce côté mes rapports avec Dieu, mais par une disposition naturelle, il m'est bien difficile de réagir et de voir en Jésus ce frère, cet Epoux, cet ami, pour lequel je ferais plus, je crois, si j'osais y reposer mon coeur. Je le demande à Dieu, je demande de la confiance et de l'amour. - Le poids de la vie active est aussi pour quelque chose dans cet abattement, d'autant que le poids des choses négligées ou mal faites m'attriste la conscience et que beaucoup faire est contraire à ma nature. Au fond je me disais aujourd'hui en faisant le chemin de la Croix que si N.S. n'est pas mécontent que je sois triste en faisant ma route, je l'accepte de bon coeur et je veux certes bien le suivre ainsi, mais n'est-il pas mécontent, voilà la question."