DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 407

4 dec 1863 Perpignan PERNET Etienne aa

Sa prédication à Perpignan. – Une commission pour le P. Laurent, provincial des Capucins.

Informations générales
  • DR04_407
  • 2126
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 407
  • Orig.ms. ACR, AP 296; D'A., T.D. 34, n. 29, pp. 20-21.
Informations détaillées
  • 1 PREDICATION DE RETRAITES
    2 AMOUROUX, ADOLPHE
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    2 LAURENT D'AOSTE, CAPUCIN
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 PERPIGNAN
  • AU PERE ETIENNE PERNET
  • PERNET Etienne aa
  • Perpignan, 4 déc[embre 18]63.
  • 4 dec 1863
  • Perpignan
La lettre

Cher ami de mon coeur,

Où suis-je? A Perpignan. Qu’y fais-je? Deux sermons par jour, bientôt trois. Jusqu’à quand? Jusqu’à mardi. Quel est mon auditoire? Le matin 60 à 80 hommes; le soir, 1er jour, 300; 2e jour 600; 3e jour 700 à 800; peut-être j’exagère. Hier soir, les savants m’ont trouvé obscur pour le peuple, le peuple trouvait que c’était magnifique: on dit que c’est parce qu’il n’y comprenait rien. « Où prêchez-vous? « Le soir, à la Cathédrale, vaisseau d’une seule nef, deux fois grand pour le moins comme la cathédrale de Nîmes; dans une chaire, où l’on peut faire une assez jolie promenade d’un bout à l’autre. Le matin, dans une chapelle. « Où logez-vous? « Au séminaire. « Où mangez-vous? « Chez Amouroux, qui est bien le plus excellent garçon de la terre, qui fait un bien infini. « Etes-vous fatigué? « Pas trop, sauf que ma main retremble. « Qu’est-ce qui vous frappe? « Les orangers en pleine terre, chargés de fruits. J’ai mangé des oranges du jardin de ville d’Amouroux et des fraises de son jardin de campagne. « Jusqu’à quand prêchez-vous? « Jusqu’au 8 décembre. »(1)

Si vous voyez le Père Laurent, provincial des Capucins, dites-lui que M. Amouroux m’a mis en main les pièces nécessaires pour forcer l’évêque à donner à ses religieux une belle maison en ville. Du reste, il est au courant de l’affaire, mais je dois attacher le grelot. Addio, bien vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Et mes novices, et mes 50.000 francs? Oh! misérable, vous ne me procurez donc rien, c'est affreux.1. Le *Journal des Pyrénées Orientales* du 25 novembre 1863, qui donne le programme de cette retraite prêchée aux hommes par le P. d'Alzon, précise que l'instruction du matin était donnée au cours de la messe de 7 h. et demie et que le sermon du soir avait lieu à 8 h. La retraite s'ouvrit le 1er décembre à 8 h. du soir par un sermon à la cathédrale et se termina le 8 décembre, le matin à la messe. Le 9 décembre, sous la plume d'Ad. Amouroux, ancien élève de l'Assomption, le même journal donne un compte rendu de cette retraite, épinglant surtout le sermon du samedi soir sur l'Eglise, et fait l'éloge du prédicateur.