DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 417

1863 CHASSANIS Clémentine

Si je m’occupe de votre âme, c’est pour elle et non pour l’aide que vous pouvez me donner. – En prenant la discipline, méditez sur les *absurdités* de la flagellation et du chemin de la croix.

Informations générales
  • DR04_417
  • 2139
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 417
  • Orig.ms. ACR, AM 381; D'A., T.D. 38, n. 18, pp. 101-102.
Informations détaillées
  • 1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 DISCIPLINE INSTRUMENT
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 ROUVIER, HELENE
  • A MADEMOISELLE CLEMENTINE CHASSANIS
  • CHASSANIS Clémentine
  • [1863].
  • 1863
  • *Pour Clémentine Chassanis*.
La lettre

Ma chère fille,

Je tiens à vous dire un mot, quoique j’espère avoir bientôt le plaisir de vous voir. Mme Sainte-Hélène me donne à entendre que vous éprouvez de la peine en pensant que je suis fâché de vous voir donner trop peu de concours à certaines oeuvres. Si Mme Sainte-Hélène dit vrai, vous avez tort, ma bonne fille. Je vous dirai tout bonnement que j’ai cherché d’abord à vous faire du bien pour l’Association(1), et puis pour vous. Mais quand l’Association n’y serait pas, à présent il me serait bien difficile de ne pas chercher à vous être bon. Voyez, mon enfant. Il me semble que nous sommes de si vieux amis! Vous êtes venue me trouver, il y a bien longtemps. Quelque chose alors me porta vers vous, et je ne sais si vous vous en aperçûtes. Le malheur était au milieu des vôtres. Plus tard, vous vous éloignâtes. Je crois que la Providence vous a poussée de nouveau de mon côté. Voulez-vous qu’il soit entendu que si je m’occupe de votre âme, c’est pour elle et non pour l’aide que vous pouvez me donner? Si vous m’aidez, tant mieux! Mais l’appui que je vous offrirai sera pour vous, pour votre amélioration, en dehors de ce qui en résultera.

Dans tous les cas, il me semble que vous payez votre dette – si vous en avez une – avec l’Association. Continuez. Je ne vous demande rien de plus. Ma manière d’abréger fait que je ne m’explique peut-être pas assez. Cependant, il me semble que vous me comprenez. Merci de vos prières pour mon père. Lui et moi, nous allons fort bien pour le moment. J’espère être à la réunion de mardi. La première fois que vous prendrez la discipline, ayez la bonté de méditer sur les absurdités de la flagellation et du chemin de la croix. Rappelez-moi au souvenir de Juliette à qui j’écrirai peut-être demain, et d’Hélène(2), dont je demanderai bientôt des reliques.

Adieu, ma bonne fille. Que je voudrais vous dilater le coeur pour le bon Dieu! A revoir bientôt, je l’espère.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Sans doute l'*Association des anciennes élèves de Saint-Maur*.
2. Juliette Combié et Hélène Rouvier.