DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 33

mar 1864 ROZET Françoise-Marie ra

Compliments pour sa profession. – Une Française comme vous vaut quatre Anglaises comme elle.

Informations générales
  • DR05_033
  • 2176
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 33
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 23, pp. 75-76.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 FRANCAIS
    1 PROFESSION TEMPORAIRE
    1 TRANSPORTS
    1 VOILE
    3 ROME
  • A SOEUR FRANCOISE-MARIE ROZET
  • ROZET Françoise-Marie ra
  • [mars 1864].
  • mar 1864
  • *Soeur Françoise-Marie*.
La lettre

Eh bien, ma chère fille, vous allez donc vous marier raisonnablement. Je vous en fais mon compliment le plus sincère. Mais pourriez-vous me dire quel jour? Car très probablement le prêtre que vous respectez tant tiendra, pour se dédommager de ne pas présider la cérémonie, à dire la messe pour vous, le fameux jour où vous direz le terrible oui. Croyez-vous que votre futur comprenne tout l’honneur que vous lui faites? Je soupçonne qu’il n’en sera pas suffisamment flatté. Ne pourriez-vous pas trouver quelqu’un pour le lui faire suffisamment comprendre?

Ah! mon enfant, qu’il y a de gens extraordinaires dans le monde! Vous devriez solliciter de Rome la permission de changer votre futur voile de laine pour un voile de toute autre espèce. Les demoiselles sont comme les vaisseaux qui ont quitté les voiles pour la vapeur. Un voile-vapeur vous irait-il?

Je ne me rappelle pas d’avoir rien dit sur la supériorité des Anglais par rapport aux Français. Mais ne pourriez-vous pas faire savoir à l’impertinente Anglaise, qui se permet de me prêter de pareils propos, que je trouverais toujours qu’une Française comme vous vaut quatre Anglaises comme elle? Cela suffit-il pour apaiser l’horreur des révoltes de votre coeur?

Et dire que j’écris tout ceci pour répondre à une fille qui m’apprend sa profession prochaine! Allons, ma chère enfant, je vais bien demander à Dieu qu’en faisant un mariage de raison, la vôtre acquière le plus magnifique développement. Tout de même je vais prier pour vous comme le père le plus respecté.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum