DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 37

4 apr 1864 Lavagnac REGIS Eulalie

Il partage ses sollicitudes à propos de son père. – A propos d’une quête à la cathédrale. – Faire faire. – Soeur Sainte-Absolue.

Informations générales
  • DR05_037
  • 2181
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 37
  • Orig.ms. ACR, AM 275; D'A., T.D. 37, n. 27, pp. 255-256.
Informations détaillées
  • 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 ANGOISSE
    1 CAREME
    1 CHAPELET
    1 DEFAUTS
    1 EGLISE
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 FATIGUE
    1 HUMILITE
    1 INTELLIGENCE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 QUETES
    1 RECONNAISSANCE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 TABERNACLE
    2 REGIS, M.-GREGOIRE DE
    3 NIMES, CATHEDRALE
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • Lavagnac, 4 avril 1864.
  • 4 apr 1864
  • Lavagnac
  • *Mademoiselle*
    *Eulalie de Régis*
    *rue du Chapitre*
    *Nîmes. Gard*
La lettre

Je vous assure, ma chère enfant, que j’entre bien dans toutes vos sollicitudes par rapport à Monsieur votre père. Je dirai, ces jours-ci, mon chapelet à son intention; nous ferons une sainte violence au ciel, et vous verrez que nous obtiendrons beaucoup. Dieu nous met dans des situations, où nous pouvons nous faire une idée de la pauvreté de nos mérites. Si vous eussiez été exaucée du premier coup, votre humilité en eût souffert. L’enfantement des âmes est plus douloureux que vous ne le pensiez jusques à présent, et aujourd’hui vous en savez quelque chose. Ici-bas, la souffrance est la condition de toute fécondité.

Vous avez eu 91 francs à la cathédrale et vous vous plaignez! C’est affreux. Vous êtes une véritable ingrate. Vous aurez la bonté de remercier N.-S. d’un si beau commencement. Quant à l’écrasement que vous éprouvez, j’ai entendu dire à plusieurs personnes que c’est un peu la faute de ma chère fille, qui sait faire si admirablement à elle toute seule qu’elle oublie de faire faire aux autres. Vous devez être surtout maîtresse d’apprentissage. Croyez que cela est bien préférable. Mais vous avez un léger défaut, c’est celui d’enfoncer si bien vos belles griffes dans les oeuvres qui vous sont confiées qu’il n’y en a que pour vous. Allons, vous ferez un peu comme N.-S., qui, de sa personne, ne s’est occupé que trois ans de l’Eglise et puis l’a confiée aux hommes, quoiqu’il eût beaucoup mieux fait qu’eux, et se contente de les regarder du fond du tabernacle, du haut du ciel, et de leur envoyer son Saint-Esprit, que ceux-ci n’écoutent pas toujours. Pourtant l’Eglise marche, les tabernacles marcheront.

Quelquefois, j’ai envie de vous appeler Soeur Sainte-Absolue. Je me figure que si vous aviez été reine, vous auriez eu une intelligence suffisant à beaucoup, mais que le roi, votre époux, aurait bien fait d’aller se promener de temps en temps, les mains dans les poches.

Adieu, bien chère fille. Je sens plus que les premiers jours la fatigue du carême. Je cherche à me convertir, mais je n’ose pas dire tous les défauts que je pratique ici.

Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si vous voyez vos soeurs(1), rappelez-moi à leur souvenir.1. Les Adoratrices du Très Saint-Sacrement.