DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 40

7 apr 1864 Lavagnac GALABERT Victorin aa

Les raisons pour lesquelles il n’ira en Orient cette année que s’il l’y convie par dépêche. – Si les Polonais ne tenaient pas à Andrinople, nous nous y fixerions tout en gardant Philippopoli. – Il ne faut plus penser à Constantinople pour le moment. – L’évêque de Montpellier vient de foudroyer une seconde fois Galeran.

Informations générales
  • DR05_040
  • 2184
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 40
  • Orig.ms. ACR, AJ 105; D'A., T.D. 32, n. 105, pp. 91-92.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ADVERSAIRES
    1 AGRICULTEURS
    1 GUERRE
    1 POLONAIS
    1 PRUDENCE
    1 RESIDENCES
    1 RUSSES
    1 VOYAGES
    2 GALERAN, HENRI
    2 LECOURTIER, FRANCOIS
    3 ANDRINOPLE
    3 BALKANS
    3 BELGRADE
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 DANUBE
    3 MOLDAVIE
    3 MONTPELLIER
    3 NISCH
    3 ORIENT
    3 PHILIPPOPOLI
    3 SERBIE
    3 SOFIA
    3 VALACHIE
    3 VARNA
    3 VIENNE, AUTRICHE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Lavagnac, 7 avril [18]64.
  • 7 apr 1864
  • Lavagnac
La lettre

Figurez-vous, mon cher ami, que je ne sais pas encore si je dois aller vous voir dans quinze jours. Les correspondances d’Orient sont si sombres, on parle tant de guerre en Serbie, Valachie, Moldavie, des 60.000 bachi-bouzouks en Bulgarie, des 90.000 Russes dans les principautés moldo-valaques, que je me demande s’il y a sûreté à voyager dans ces pays(1). Aussi, je vous prie, s’il y a, selon vous, sûreté à aller faire ma course, de m’adresser une dépêche télégraphique avec ces seuls mots: « Venez ». Il est bien entendu que vous ne l’enverrez qu’autant que je pourrai aller par Vienne, le Danube, Varna, Constantinople, Andrinople, et m’en retourner par Sofia et Belgrade. N’écrivez pas à la légère. Il vaudrait mieux retarder d’un an. Vous comprenez pourquoi. Je veux trouver un endroit favorable pour bâtir et acheter. Pour cela il faut pouvoir pénétrer dans l’intérieur des terres, et, pour pénétrer ainsi, il ne faut pas que les paysans nous prennent pour des espions. Vous êtes sûr de me voir promptement arriver, si votre dépêche me parvient, mais encore une fois ne me l’expédiez pas d’une manière imprudente. Au besoin, je renoncerais à descendre le Danube et je vous arriverais directement de Belgrade par Sofia et Nisch.

Maintenant, si vous croyez que l’établissement des Polonais ne puisse tenir à Andrinople et que nous ayons chance d’y faire quelque chose, un jour, soyez prudent, examinez, et peut-être pourrons-nous arriver à quelque chose de ce côté. Dans ce cas, mes courses seraient inutiles, nous irions tout bonnement à Andrinople en profitant de l’expérience de ces pauvres Polonais. Si enfin vous croyez que l’on peut rester à Philippopoli, nous y resterons. Mais peut-être Andrinople et Philippopoli seraient deux établissements propres à se soutenir. Quant à Constantinople, je ne pense pas que jusqu’à nouvel ordre il soit utile d’y penser.

Je voudrais vous donner des nouvelles, je n’en ai pas, sauf que l’évêque de Montpellier vient de foudroyer une seconde fois Galeran.

Adieu, très cher ami. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Au mois d'août précédent déjà, le P. d'Alzon parlait de menaces de guerre dans les Balkans (v. *Lettre* 2056).