- DR05_041
- 2185
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 41
- Orig.ms. ACR, AP 92; D'A., T.D. 40, n. 40, pp. 214-216.
- 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
1 ASCESE
1 CELLULE
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 COMMANDEMENTS DE DIEU
1 DEVOIRS DE SOCIETE
1 EMPLOI DU TEMPS
1 ENGAGEMENT APOSTOLIQUE DES LAICS
1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
1 LAICS MEMBRES DE L'EGLISE
1 MISSIONNAIRES
1 REGLE DE SAINT-AUGUSTIN
1 RELIGIEUSES
1 RELIGIEUX DE CHOEUR ASSOMPTIONNISTES
1 SEVERITE
1 SOLITUDE
1 SUPERIEUR GENERAL
1 TIERS-ORDRE FEMININ
1 VEUVES
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SILENCE
2 PAUL, SAINT - A MADAME VARIN D'AINVELLE
- VARIN_MADAME
- Lavagnac,8 avril 1864.
- 8 apr 1864
- Lavagnac
Je vous ai promis, Madame, de vous fournir quelques explications de la règle des Adoratrices, qui vous montrassent comment elle peut vous être applicable(1). Je vais le faire de mon mieux, en vous faisant tout d’abord deux observations: la première, que la règle de saint Augustin qui nous sert de base repose sur l’amour de Dieu et du prochain, – c’est évidemment tout ce qu’il y a de plus large, et quant aux applications, on peut les varier à l’infini -; la seconde observation est que la même règle sert pour les religieux de choeur et les Frères convers, sauf les dispositions particulières. Si donc le supérieur lui-même a la même règle que le dernier des religieux de son Ordre, quoique les devoirs soient bien différents au point de vue extérieur, il n’y a rien d’étonnant à ce que la même règle soit imposée à des personnes vivant dans le monde, quoique dans des situations différentes.
Quant au fait en lui-même, parmi les saintes personnes dont vous parlez, il y a une veuve déjà, il y a des filles sans doute, mais maîtresses de maison, et, par conséquent, sachant bien qu’elles n’ont pas à vivre comme des religieuses dans leurs cellules. Evidemment, on a besoin dans une position pareille d’une certaine liberté d’action, mais c’est comme le religieux missionnaire. Il est religieux et pourtant il est obligé de décider par lui-même une foule de choses.
Quels avis particuliers peuvent convenir à une veuve? Saint Paul répond qu’il convient qu’elle soit toujours désolée, ce qui va à merveille avec l’esprit de prière, de mortification et de solitude. Vous savez que je vous ai engagée à recevoir du monde, mais vous savez aussi que je vous l’ai proposé comme devoir de charité et comme dérivatif de certaines réunions, où les idées évidemment seraient moins chrétiennes que chez vous. Ainsi la vie pour vous doit avoir une certaine sévérité et vous ne devez pas trop vous affliger, si par là vous avez le malheur de déplaire à certaines personnes. Le but des tertiaires et encore plus celui des adoratrices consiste à relever autour d’elles, autant qu’il dépend d’elles, le niveau chrétien. Vous voyez qu’à ce point de vue une femme qui a des relations nombreuses, peut faire plus qu’une personne qui en a peu. Il faut qu’elle unisse un mélange de fermeté et de condescendance, où pourtant la fermeté soit le fond et la condescendance le moyen.
Impossible de fixer le silence sur certains sujets. S’ils sont mauvais, ceci est de loi générale; quant aux autres, leur utilité plus ou moins grande dépend des circonstances et de la charité. Sans se fixer un temps absolu de silence, on peut avoir une règle, sauf à la faire céder à des motifs raisonnables.
S’engager par voeu à ne pas perdre du temps est un des plus difficiles à garder, et, tout en vous engageant à prendre une résolution sur cette matière, je ne vous engagerai pas, de très longtemps au moins, à en faire le voeu.