DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 47

30 apr 1864 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Nous prions pour Soeur Dominique. – Des dames pensionnaires soumises à une règle. – Il accepte très rondement ses *mea culpa*.

Informations générales
  • DR05_047
  • 2193
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 47
  • Orig.ms. ACR, AD 186; D'A., T.D. 23, n. 781, pp. 117-118.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION PERPETUELLE
    1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 AMITIE
    1 AUMONIER
    1 CELLULE
    1 CHAPELLE
    1 EXERCICES RELIGIEUX
    1 FRANCHISE
    1 JARDINS
    1 MALADIES
    1 NUTRITION
    1 PENSIONNAIRES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 REGLEMENTS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 DUPRE, MARIE-DOMINIQUE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 AUTEUIL
    3 BORDEAUX
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 30 avril 1864.
  • 30 apr 1864
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous sais à Paris, par la lettre de B[ordeau]x que vous m’avez adressée. Nous prions et nous prierons pour cette bonne Soeur Dominique(1). La situation à B[ordeau]x s’améliore donc. Je vous promets de faire ce que je pourrai pour y soutenir Soeur M.-Gonz[ague], si mes lettres y peuvent quelque chose.

Voici maintenant un singulier projet. Trois personnes qui ne font pas partie de l’oeuvre des adoratrices, mais qui voudraient en faire partie, voudraient avoir l’adoration perpétuelle et une maison. Je leur ai fait dire qu’elles pourraient employer leur argent, 150.000 francs, soit à bâtir la chapelle du prieuré, soit à bâtir dix à douze cellules dans un corps de bâtiment que l’on construirait dans le jardin potager, de façon qu’elles auraient leur jardin à elles séparé de celui de la communauté, leur entrée à elles, seulement la chapelle commune. La situation de la future cuisine ferait qu’on pourrait les nourrir, ce qui leur serait une économie.

Pensez-vous que je doive poursuivre cette idée? Ce seraient, à proprement parler, des dames pensionnaires soumises à une règle. Le plus curieux, c’est qu’elles voudraient la messe et [les] vêpres chantées tous les jours; elles ont un prêtre à leurs ordres pour cela. Si les religieuses ne faisaient que laisser faire, je n’y verrais pas un grand inconvénient. Enfin, répondez-moi, je vous prie, un mot pour savoir votre pensée là-dessus(2). Quant à moi, j’y verrais le très grand avantage de pousser certaines personnes des adoratrices à l’Assomption.

Je vous préviens que j’accepte très rondement vos mea culpa(3). Ah, ma chère fille, je ne suis pas assez mauvais pour vous reprocher ce que vous avez fait souffrir à votre père. Mais puisque vous vous en doutez à présent, soyons désormais franchement et cordialement ce que nous devons être l’un pour l’autre, sous l’oeil de Dieu. Croiriez-vous que je suis au plus tendre avec Soeur M.-Aug[ustine]? Quelle tête! Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Marie-Dominique Dupré se mourait à Auteuil.
2. Mère M.-Eugénie accueillit très favorablement cette proposition qui, écrivait-elle le 2 mai, "réaliserait le vif désir que nous devons toujours éprouver de voir le Saint-Sacrement dans une chapelle un peu digne d'une exposition permanente et d'arriver à une adoration perpétuelle".
3. "Je vous assure, mon père, que j'ai fait plus d'un *mea culpa* d'avoir été raide avec vous..." (Lettre du 26 avril).