DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 54

17 may 1864 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il n’avait pas aperçu son billet dans la lettre de Soeur M.-Marguerite. – L’emprunt du Crédit foncier. – Soeur Camille ne pourrait-elle s’occuper des Adoratrices et du Tiers-Ordre que vos Soeurs négligent?

Informations générales
  • DR05_054
  • 2204
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 54
  • Orig.ms. ACR, AD 1345; D'A., T.D. 23, n. 783, pp. 119-120.
Informations détaillées
  • 1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 CAREME
    1 CREDIT FONCIER
    1 EMPRUNTS HYPOTHEQUAIRES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SANTE
    1 SOLITUDE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MAC NAMARA, MARIE-MARGUERITE
    2 MENU, CAMILLE-STANISLAS
    2 PERNET, ETIENNE
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VANTIEGHEM
    3 GRASSE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes, vers le 17 mai 1864](1).
  • 17 may 1864
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Si le P. d’A[lzon] ne vous a pas répondu immédiatement, c’est qu’il ne s’était pas aperçu qu’il y avait un petit billet de vous dans la lettre de Soeur M.-Marg[uerite], et que celle-ci commençant par lui demander une messe, il avait cru pouvoir attendre l’heure de répondre pour achever(2). A présent, le P. d’A[lzon] se hâte de vous remercier, puis il vous dira qu’il aurait de l’argent si le Crédit foncier lui en avait donné(3); mais figurez-vous que la négociation commencée avant le carême ne nous a conduits qu’au contrat conditionnel. J’ai envoyé à plusieurs reprises chez le receveur g[énér]al, qui est ici l’agent de ce bienheureux Crédit foncier, pour savoir l’époque fixe. Je n’ai rien pu obtenir de positif. J’ai gardé le secret, mais demandant l’opinion du P. Hip[polyte], il m’a parlé de deux mois, c’est-à-dire vers le 15 juillet. Si toutefois le P. Pernet, qui est allé déjà de ma part au Crédit foncier, veut y aller encore, je lui en serai très reconnaissant. Peut-être pourra-t-on lui dire là-bas ce qu’ici il est impossible de savoir.

Que faites-vous de la petite Soeur Camille(4)? En quel sens souhaitez-vous que je lui écrive? Supposé que sa santé lui permît de faire quelque chose et supposé que vous l’envoyiez ici, serait-elle capable de s’occuper des adoratrices et du T[iers]-O[rdre] que vos Soeurs négligent? Mme Durand est encore venue me porter ses plaintes de ce que toutes les Soeurs repoussent le Tiers-Ordre(5). Vos bonnes filles, à force de pratiquer l’esprit de solitude, finissent par tout écarter. Je n’ai pas voulu trop approfondir, mais nos religieux eux-mêmes commencent à se faire tirer l’oreille pour leur rendre certains services. Vous comprenez comment cela me va. Je ne crois pas qu’il y ait de ma faute, et cette séparation devient si générale que je crains fort que peu à peu cela ne gagne d’une façon funeste. Une petite religieuse aimable mêlée aux tertiaires et aux adoratrices pourrait leur faire du bien.

Mme de Rocher est dans mon cabinet et me dérange; elle prend un appartement ici dans l’attente de Thérèse. A un autre jour l’affaire de Grasse.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Cette lettre que les T.D. datent de *vers le 8 mai* est une réponse un peu différée à une lettre de Mère M.-Eugénie du 13 mai. C'est à elle qu'a dû être jointe la lettre à Soeur Camille-Stanislas du 17 mai.
2. Le manuscrit embrouillé porte ceci: "Il avait cru pouvoir attendre pour achever de pouvoir attendre l'heure de répondre".
3. Mère M.-Eugénie écrivait: "J'ai un petit secret à dire au P. d'Alzon tout seul mais non à son économe ni à personne d'autre, c'est que lorsque M. Vantieghem a prêté 25.000 francs pour vous il y a quelques mois, je n'ai pas voulu lui donner votre signature de peur qu'il la donnât à des tiers; j'ai gardé vos billets en blanc pour la garantie du prêt, et je ne lui ai donné que ma signature dont j'étais plus sûre qu'il ne la mettrait pas dans le commerce. Maintenant, il a retiré d'ici ses enfants, je serais bien aise de le payer: quand est-ce que vous aurez les 25.000 francs? Faites-moi donner une époque, mais ne dites pas que je n'ai pas rempli vos billets..." - Sur l'emprunt sollicité au Crédit foncier, voir *Lettre* 2154 et n. 1.
4. Soeur Camille-Stanislas.
5. Au même moment le P. d'Alzon faisait revivre le Tiers-Ordre masculin en sommeil depuis quelques années. Le jour même où il écrivit cette lettre, il prononça devant les tertiaires une instruction sur le thème: "Que faisons-nous pour dompter notre chair et nous élever à la vie de J.-C. dans nos âmes?" La reprise des réunions avait eu lieu le 12 mai. De ce jour à la fin de l'année, 17 réunions eurent lieu, dont 15 furent présidées par le P. d'Alzon malgré le surcroît de travail que lui donnait le noviciat et la crise de santé qui l'affecta à partir du mois d'août. Les procès-verbaux rédigés par le secrétaire, M. Allemand (CE 16), nous ont conservé le résumé des instructions du P. d'Alzon. S'adressant à une élite de chrétiens, il va à l'essentiel: la formation de Jésus-Christ en eux.