DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 71

13 jun 1864 Nîmes PICARD François aa

Il écrira à Mgr de Ségur à Marseille. – Nîmes est en pleine crise protestante. – La maison de Paris et l’entretien du noviciat. – Le P. Hippolyte désire le P. Pernet comme socius au noviciat.

Informations générales
  • DR05_071
  • 2226
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 71
  • Orig.ms. ACR, AE 178; D'A., T.D. 25, n. 178, p. 142.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT SPIRITUEL
    1 CHAPELLE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CREANCES A PAYER
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENSEIGNEMENT
    1 INTERETS
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION
    1 PROTESTANTISME
    1 RATIONALISME
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SOUSCRIPTION
    1 TRANSPORTS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 COQUEREL, ATHANASE
    2 COQUEREL, JEAN-ETIENNE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 SEGUR, GASTON DE
    3 FRANCE
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • [Nîmes,] 13 juin 1864.
  • 13 jun 1864
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’écrirai à Mgr de Ségur à Marseille, au bureau des Messageries impériales. Il n’aura qu’à y faire prendre ma lettre. Je regrette qu’il ne me donne pas q[uel]q[ues] heures à Nîmes. Nous sommes en pleine crise protestante. Coquerel a prêché. Les ministres se précipitent dans le rationalisme; les laïques veulent les retenir. 175 ministres se sont réunis ici de tous les points de la France. Les femmes des ministres qui s’en mêlent et ont la langue trop longue, disent que Notre-Seigneur est un astre qui a été assez longtemps sur l’horizon. J’ai envie de faire un Mémoire au Pape sur tout ce mouvement si curieux(1).

Maintenant parlons de nos affaires. Ma grande préoccupation est le noviciat. Chez les Dominicains, toutes les maisons donnent le cinquième de leur revenu pour le faire vivre. La maison de Paris me retient chaque année non seulement ce cinquième, mais l’intérêt de ce que je lui ai prêté. Si je vous laisse bâtir autre chose que la chapelle – et encore avec l’argent des souscriptions, ce sera tout ce que je puis faire -, si, en effet, avec ce même argent vous bâtissez autre chose, quand viendra le moment de la chapelle, avec quoi rembourserez-vous les souscriptions? Evidemment, par un retard du remboursement de ce que vous devez au noviciat. C’est ce qui ne peut être accepté. Mettez-vous bien dans l’esprit que ce qui est le plus important pour la Congrégation, tant que vous ne nous donnerez pas deux ou trois vocations par an, c’est d’avoir toutes nos ressources pécuniaires à la disposition du noviciat.

Quant au P. Pernet, s’il ne peut travailler, il ne travaillera pas; et quant aux oeuvres, la plus importante, je le répète encore, c’est le noviciat. Je n’avais pensé aux études que comme emploi de son temps. Il faut un socius au P. Hip[polyte]. Le P. Pernet est celui qu’il désire; je dois le lui donner. L’idée n’est pas de moi, mais je l’ai accueillie avec bonheur(2).

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr de Ségur, président national de l'*Association de Saint-François de Sales*, se rendait à Rome. C'est pourquoi le P. d'Alzon aurait voulu l'entretrenir de la crise protestante.
Alexandre Coquerel (1820-1875) fut un des chefs de file du protestantisme libéral, mais c'est plus vraisemblablement de son frère Jean-Etienne (1829- 1873) qu'il est question ici. Auteur en 1864 de *Libéraux et orthodoxes*, il fut à partir de 1875 rédacteur en chef du *Lien* (Dict. Biogr. Française).
2. Le 29 juin, le P. Hippolyte avait laissé entendre au P. Pernet que le P. d'Alzon songeait à faire de lui le socius du maître des novices, c'est-à-dire du P. Hippolyte lui-même, au noviciat qui allait bientôt s'installer au Vigan. Le P. Pernet s'en estimait incapable. Cependant, avec son esprit d'obéissance habituel, il était prêt à tout, mais, écrit le P. Picard le 10 juin, *tamquam ovis ad occisionem*.