DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 77

20 jun 1864 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je sens que vous vous retirez. – Si je me trompe, veuillez me le dire amicalement, sinon, travaillons de notre mieux à l’oeuvre de Dieu, mais ne revenons plus sur certaines questions.

Informations générales
  • DR05_077
  • 2233
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 77
  • Orig.ms. ACR, AD 1350; D'A., T.D. 23, n. 790, p. 125.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 CHAPITRE GENERAL
    1 DETACHEMENT
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 ERREUR
    1 FRANCHISE
    1 PECHE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 VERTU DE FORCE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 20 [juin 18]64(1).
  • 20 jun 1864
  • Nîmes
La lettre

Je suis fort embarrassé, ma chère fille, pour répondre à ce que vous me demandez(2). Je croirais très mal faire de vous faire du mal au moment où vous avez besoin de toute votre énergie pour les affaires de votre Chapitre, et cela m’est si souvent arrivé sans le vouloir que je me dis souvent: A quoi bon? Il est très vrai que, malgré les procédés les meilleurs de votre part et dont je suis touché plus que je ne vous le dis, je sens que vous vous retirez et je vous laisse faire. J’ai tort sans doute, mais je constate un fait. Je crois voir aussi clair que le jour que vous ne comptez plus sur moi. Nous sommes plus volontiers sur le terrain des affaires; vous vous remettez bien quelquefois sur l’autre, mais je vous y suis plus difficilement. C’est ma faute, mais il y a pour moi une sorte [de] gêne.

Ai-je bien fait, ai-je eu tort de vous parler ainsi? Valait-il mieux me taire? J’eusse peut-être mieux fait de ne pas entrer franchement dans cette petite explication. Enfin, la franchise est à mes yeux ce qu’il y a de préférable. Voici ma conclusion. Si je me trompe, veuillez me le dire amicalement et je vous promets de tout effacer pour reprendre mon ancien élan; sinon, eh bien, travaillons de notre mieux à l’oeuvre de Dieu, mais ne revenons plus sur certaines questions. Le silence est le meilleur.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le manuscrit porte 20 *juillet*, mais la destinataire a corrigé en 20 juin, qui est la vraie date.
2. Dans sa lettre du 16 juin, Mère M.-Eugénie demandait au P. d'Alzon s'il croyait comme elle que deux des causes par lesquelles elle expliquait la gêne qui s'était insinuée dans leurs rapports étaient "sans coulpe devant Dieu": "La première, j'aurais été trop loin dans ma donation, quoique je l'eusse fait à bonne intention [...] La seconde [...] c'est une sorte d'impétuosité suivie de perplexités qui crée pour moi le besoin de fréquentes explications..."