DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 86

2 jul 1864 Nîmes PAYAN d'Augery Abbé

La manière dont ont été choisis les petits Maronites laissait présager ce qui arrive maintenant. – Il a plus d’espoir pour la Bulgarie. – Il a dû faire le sacrifice des fêtes de Marseille.

Informations générales
  • DR05_086
  • 2244
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 86
  • Orig.ms. ACR, AO 168; D'A., T.D. 40, n. 12, pp. 51-52.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 ELECTION
    1 FETE
    1 LUXURE
    1 MONASTERE
    1 PENITENCES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 ROYALISTES
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOCATION SACERDOTALE
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHOUKRI, FAMILLE
    2 CHOUKRI, JOSEPH
    2 CHOUKRI, SALOMON
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 BULGARIE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 LIBAN, MONT
    3 MARSEILLE, BASILIQUE NOTRE-DAME DE LA GARDE
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 ROME
  • A MONSIEUR L'ABBE PAYAN D'AUGERY
  • PAYAN d'Augery Abbé
  • Nîmes, le 2 juillet 1864.
  • 2 jul 1864
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Bien cher Monsieur l’abbé,

Votre étonnement au sujet de nos Maronites m’étonne(1). Dès que je vis le choix sans discernement, et en dehors des conditions posées par moi, de ces petits Orientaux, je prévis ce qui arriverait. On m’envoyait, pour être prêtre, un enfant élevé dans une maison anglo-protestante. Un des principaux abbés du mont Liban, que j’avais vu à Rome, vient ici pour défendre à ses neveux de se faire prêtres. Ne nous décourageons pourtant pas, nous en aurons quelques-uns qui iront bien. Mais que l’Orient est tombé bas! L’enfant, que vous avez fait embarquer, avait 500 francs de son père pour son voyage. On me dit la famille Choukri fort riche, et pourtant elle laisse élever ses enfants à nos frais.

J’ai plus d’espoir pour la Bulgarie, quoique la démoralisation y soit plus grande. Le P. Galabert, sur les lieux, prépare les sujets, les éprouve; il va m’en envoyer et j’espère que si l’oeuvre des Ecoles d’Orient les veut, nous ferons un bien solide, quoique lent.

J’ai vivement regretté de ne pas aller à vos magnifiques fêtes de Marseille(2). Il faut savoir sacrifier les meilleures émotions au devoir. Mgr de Nîmes est revenu ravi et a augmenté mes regrets.

Adieu, bien cher Monsieur l’abbé. Croyez à ma bien vive sympathie pour toutes les belles choses qu’on fait chez vous et à mon profond dévouement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Laissez-nous faire, nous préparons notre revanche; j'espère qu'elle sera bonne(3).1. L'abbé Payan d'Augery avait, le 1er juillet, fait part au P. d'Alzon de la déception que lui causait la colonie maronite de Nîmes "qui se disloque". Une lettre du P. Bailly du 20 juillet nous apprend qu'un des neuf jeunes Syriens qui composaient cette colonie venait de partir.
2. Les fêtes de la consécration de l'église de N.-D. de la Garde.
3. Allusion aux élections partielles qui se préparent dans le Gard. Le P. d'Alzon espère un succès du candidat légitimiste (voir *Lettre* 2275, n. 5).