DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 149

26 sep 1864 Lamalou CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Une visite manquée. – Puisqu’elle est résolue à marcher rondement, il l’engage à se poser en fille de prière et de bonnes oeuvres. – Il avait une proposition à lui faire, mais voilà qu’il hésite. – Des questions qui exigent réflexion et auxquelles il espère que N.-S. lui suggérera la réponse.

Informations générales
  • DR05_149
  • 2330
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 149
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 402; D'A., T.D. 29, n. 24, pp. 25-26; QUENARD, pp. 19-20.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 COLERE
    1 CRAINTE
    1 DESIR
    1 DOUTE
    1 ENNUI SPIRITUEL
    1 ERREUR
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 SANTE
    1 VIE DE PRIERE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 CRISENOY, MARIA DE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lamalou, le 26 septembre [18]64(1).
  • 26 sep 1864
  • Lamalou
La lettre

J’espère, ma bien chère enfant, que Madame votre mère n’aura pas trop souffert de son séjour à la campagne et que, si vous y avez personnellement trouvé un peu d’ennui, vous y aurez trouvé aussi beaucoup de santé. Cette lettre, selon mes calculs, arrivera à Nîmes presque en même temps que vous, et je désire qu’elle vous souhaite un petit bonjour de ma part. En arrivant de la campagne, il y a quelques jours, je me hâtai d’aller savoir des nouvelles de vous tous, mais je ne trouvai que la personne chargée de garder le logis. Je vous remercie de m’avoir dédommagé de la peine que j’eus à ne pas vous rencontrer par vos deux bonnes lettres.

Puisque vous poursuivez toujours votre pensée et que vous êtes résolue à marcher rondement, comme vous le dites, je vous engage à vous poser surtout en fille de prière et de bonnes oeuvres. Il vous faut une occupation, il vous faut un but. Je vous disais, l’autre jour, que j’avais une proposition à vous faire, et rien n’est plus vrai; mais voyez, au moment où tout semble prêt, c’est moi qui hésite, tant je [crains](2) (tout en acceptant de vous conduire) de vous pousser à quelque chose qui ne vous irait pas. Voilà Mlle de Mérignargues, qui va avoir un peu plus de temps à elle. Voudriez-vous travailler avec elle à quelque chose que j’ai en vue? Ou bien préférez-vous tout bonnement que je ne vous consulte pas et que je vous dise: « Ma fille, j’ai une idée pour réparer les insultes de Notre-Seigneur dans certaines circonstances; il faut pour cela que quelques personnes m’aident à organiser quelque chose; ayez la bonté de vous en occuper »? Je sens que si nous causions, vous me répondriez [tout] de suite, et les choses n’en iraient pas plus mal. Peut-être aussi vaut-il mieux vous laisser, d’une question à une autre, le temps de la réflexion(3). Je prie bien pour vous, ma bien chère fille, et j’espère que Notre-Seigneur vous suggérera lui-même la réponse à mes questions.

Adieu, bien chère enfant. Mille et mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mes souvenirs à votre soeur. Réflexion faite, je mets cette lettre dans un mot que j'adresse à Mlle de M[érignargues]; elle vous la remettra. Adieu, encore une fois. Vous pourrez aller lui porter votre réponse.1. L'en-tête du papier porte: "Evêché de Nîmes".
2. L'original porte: "Tant je *tiens*".
3. "Le P. d'Alzon ne s'explique pas davantage... Il redoute tout à la fois son influence sur cette âme et les obstacles qu'il pressent, non seulement dans son entourage, mais les plus graves qu'il voit en ellle..." (Maria de CRISENOY, o.c., p. 51).