DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 157

4 oct 1864 Lamalou GALABERT Victorin aa

Lamalou semble me faire du bien. – Un Frère cuisinier. – L’idée d’une école normale me tourmente. – Faites au plus tôt votre dictionnaire. – Le culte eucharistique, moyen d’unité. – Zankoff.

Informations générales
  • DR05_157
  • 2340
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 157
  • Orig.ms. ACR, AJ 125; D'A., T.D. 32, n. 125, pp. 108-109.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 ADORATION PERPETUELLE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 APOSTOLAT EUCHARISTIQUE
    1 BULGARES
    1 CHAPELLE
    1 CORPS DE JESUS-CHRIST
    1 CUISINIER
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 ENFANTS
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 GRACES
    1 HERESIE
    1 ICONOCLASTES
    1 LIVRES DE CLASSE
    1 MAITRESSES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PERSEVERANCE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 RETOUR A L'UNITE
    1 SACRILEGE
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SANTE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CANKOV, DRAGAN
    2 CANOVA, ANDREA
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 PRIVAT, DOCTEUR
    2 SOFRANOV, IVAN
    2 VALENTE, EUGENE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 NIMES
    3 OCCIDENT
    3 ORIENT
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Lamalou, le 4 octobre 1864.
  • 4 oct 1864
  • Lamalou
La lettre

Mon bien cher ami,

Lamalou semble me faire du bien. Privat l’assure. Je partage votre opinion, un voyage me ferait plus de bien encore. Je vous promets de faire mon possible pour aller faire une visite à Mgr Canova.

J’espère pouvoir vous procurer bientôt un Frère cuisinier. Le P. Vincent de Paul m’écrit pour me demander un P. Galabert(1). Tant mieux qu’il y ait les Soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition(2)! Pourtant l’idée d’une Ecole normale pour former des Bulgarines à faire l’école me tourmente. Dès que je serai à Nîmes, j’écrirai à l’oeuvre des Ecoles, je vous le promets. Tout ce que vous me dites des Bulgares et du bulgare me semble très juste. Faites donc le plus tôt possible votre dictionnaire(3). J’écrirai à Rome, au card[inal] Pitra pour les ouvrages à vous envoyer et à traduire. De Nîmes, je recommanderai l’envoi des ouvrages élémentaires.

Voici une idée. L’hérésie des iconoclastes a amené en Orient la réaction par le culte des images. L’hérésie protestante a amené en Occident la réaction par le culte de l’eucharistie. Mais l’Orient est très coupable envers Notre-Seigneur: l’Orient schismatique par ses sacrilèges, l’Orient catholique par le peu d’hommages qu’il rend à l’eucharistie. La vie doit revenir en Orient, en le faisant participer à la réaction occidentale. L’unité reviendra quand nous pourrons dire: Unum corpus multi sumus omnes, qui de uno pane participamus. Plus on participera au corps de J.-C., plus l’unité se fera. Je crois qu’il faut développer l’amour de Notre-Seigneur à l’eucharistie, et si vous fondiez l’Adoration perpétuelle dans votre chapelle quand vous aurez le Saint-Sacrement, je suis sûr que vous attireriez beaucoup de grâces(4). Je ne dis pas qu’il fallût que le Saint-Sacrement fût exposé, je dis qu’il faudrait que toujours quelques-uns de vos enfants des plus sages fussent devant le Saint-Sacrement. Pensez-y. Il me paraît que la plaie vitale est là. Quand on sentira le bonheur d’être uni à J.-C., au Saint-Sacrement, on voudra être de l’Eglise qui y fait le plus participer.

Adieu et tout vôtre. Si Zankof(5) persévère, est-ce qu’on ne pourrait rien faire pour lui? Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Bailly est en effet submergé de travail (lettre du 2 octobre).
2. Pendant son séjour à Rome, Mgr Canova a vu la supérieure des Soeurs de Saint-Joseph de l'Apparition, qui lui a promis des religieuses pour lesquelles il s'occupe de chercher un local (lettre du P. Galabert du 15 septembre).
3. Voir *Lettres* 2293 et notes, et 2313, n. 3.
4. C'est le projet qu'il présente le même jour à Marie Correnson.
5. Le P. d'Alzon a connu Dragan Cankov, premier chancelier du Conseil des Bulgares-Unis, lors de son séjour à Constantinople en 1863. Dans sa lettre du 9 septembre, le P. Galabert lui a raconté que Cankov ne trouvant pas de prêtre bulgare-uni a fait baptiser son enfant par un prêtre latin (Sur ce fait, voir SOFRANOV, *Histoire du mouvement bulgare*, pp. 303-305).