DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 182

3 nov 1864 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Puisse-t-elle obtenir la grâce qu’elle a demandée à sainte Anne! – Jenny Deforges. – Amélie Doumet.

Informations générales
  • DR05_182
  • 2374
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 182
  • Orig.ms. ACR, AD 203; D'A., T.D. 23, n. 812, pp. 144-145.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 FRANCHISE
    1 GRACES
    1 PAIX DE L'AME
    1 PENSIONNATS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUSCEPTIBILITE
    2 ANNE, SAINTE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEFORGES, JENNY
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    3 NIMES
    3 SAINTE-ANNE D'AURAY
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 3 novembre 1864.
  • 3 nov 1864
  • Nîmes
  • *Madame la Supérieure générale*.
La lettre

Je mets ces quelques lignes sous le couvert de Soeur M.-Aug[ustine], afin de lui donner une preuve de confiance. Que je serais heureux, ma bien chère fille, si vous obteniez de sainte Anne la grâce que vous lui avez demandée(1)! Je crois, en effet, que vous y trouveriez une paix qui vous aiderait à marcher plus droit du côté de Dieu. Quant à moi, croyez-le bien, il m’est infiniment doux de pouvoir constater cette transformation, qui ne rendra pas votre amitié moins forte, mais l’aidera à me faire plus de bien; et vous ne savez pas tout celui que vous aurez la puissance de me faire, quand vous le voudrez.

Connaissez-vous à fond la petite personne, que vous m’avez envoyée dans la robe de Jenny Deforges(2)? Elle est charmante et nous sommes au mieux. J’ai tous ses secrets et je la force à les dire à Soeur M.-Gabrielle, dont par parenthèse je suis très content. Seulement, je voudrais savoir si je me trompe en disant que cette pauvre Jenny, avec le caractère le plus loyal, a pris chez elle une croûte de dissimulation très extraordinaire, ou bien si chez elle la loyauté et la dissimulation marchent de pair en se combattant. J’aimerais mieux la première supposition. Du reste, j’en espère beaucoup pour le pensionnat; elle y exerce de l’influence et une très bonne influence, sous mon influence pour les grandes choses, sous celle de Soeur M.-Gabrielle pour les détails. J’espère qu’elle m’aidera à donner au pensionnat de Nîmes une tenue qu’il n’a pas encore.

Il y a par là une petite fille très remarquable, Amélie Doumet(3); nous nous entendons parfaitement sur son compte avec Soeur Fr[ançoise]-Eugénie, mais sa mère, quoique très bonne, ne sait pas la prendre, et M. de Cabrières, de son propre aveu, la mène trop mollement. Adieu, ma fille. Je vous ai parlé d’Amélie en passant, mais il m’importe d’avoir quelques renseignements sur la question que je vous fais à propos de Jenny.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Si j'y trouvais la suite de la révélation en vertu de laquelle M. Combalot a voulu des Assomptiades!" avait écrit Mère M.-Eugénie le 13 octobre. Mais ce n'est pas là la grâce demandée à Sainte-Anne. Le 30 octobre, en effet, elle écrit: "Je ne serai plus susceptible, mon cher Père, je crois que Dieu m'a ôté l'esprit de contention, je le lui ai demandé à Sainte-Anne..."
2. Présidente des Enfants de Marie de l'Assomption en 1864-1865 (CE 25).
3. Cette petite fille succédera à la bienheureuse Marie-Eugénie. Elle fut la troisième supérieure générale des Religieuses de l'Assomption, mais son généralat ne dura qu'un automne. Elue en septembre 1921, Mère Marie-Catherine de l'Enfant-Jésus mourut à Rome le 15 décembre de la même année. Elle avait pris à l'Assomption la place et le nom de sa tante, une des fidèles correspondantes du P. d'Alzon, décédée en 1870 (*Origines de l'Assomption*, V, pp. 11-18).